jeudi 24 octobre 2013

Introduction à la Démocratie Directe : L'Assemblée Municipale



La Mairie, ou le premier pilier de la Souveraineté du Peuple

Par définition, la Démocratie qui a pour synonyme la Souveraineté Nationale, est une conquête de chaque instant que nulle Constitution, aussi bien écrite soit-elle, ne peut permettre sans que chaque partie du Peuple Souverain ne soit dans l'obligation de rester vigilante et exigeante quant à l'exercice de son ordre de commandement sur ses représentants.

Hors un Peuple est constitué d'individus ayant chacun un lieu de vie dans un territoire circonscrit. Ce territoire est la municipalité et est donc le lieu ultime de la décentralisation, autant que de l'Ordre du Commandement Légitime du Peuple Souverain.

Dans ce cadre, la Mairie ne doit pas seulement être un lieu où des décisions se prennent quant à la politique de la commune, elle doit aussi être un lieu où les citoyens doivent pouvoir se réunir pour discuter des lois, en proposer de nouvelles, initier des référendums et participer ainsi à la respiration d'un pays. La Mairie doit autant être le premier lieu de Résistance à l'oppression du peuple Souverain, qu'à sa réflexion positive et critique des lois à élaborer. Nous donnerons le nom d'Assemblées Municipales aux réunions des citoyens qui désirent s'impliquer dans la vie publique.

Dans ce cadre, chaque Maire doit mettre à disposition une ou plusieurs salles municipales pour que les habitants puissent se rassembler et discuter. L'organisation des discussions doit être laissée à la charge des représentants que désignent les citoyens, par élection ou par tirage au sort. Au niveau d'une commune, la question du mode de scrutin ne revêt plus exactement la même importance qu'au niveau Cantonal ou National, du simple fait que les habitants d'un territoire très limité peuvent s'organiser en fonction de leur propre intelligence collective.

Trois types de débats peuvent donc avoir lieu. Les premiers étant les projets de lois discutés par le Gouvernement, le Parlement et le Conseil Général. Dans ce cadre, les citoyens font remonter leurs réflexions et votes à leurs représentants. Ces derniers autant que possible s'en inspirent pour se prononcer lors d'un vote dans la Chambre Parlementaire où ils siègent. D'une commune à l'autre, les points de vue sur les lois et projets à voter peuvent varier du tout au tout. Aussi, chaque Conseiller Général ou Député reste indépendant dans ses choix. Le fait de rester en relation et lire les travaux des citoyens sur des projets de lois discutés au niveau départemental ou national leur permet simplement de prendre la température globale de la population, et tenter d'y coller au plus près quand cela est possible.

Le second type de débat est l'initiation des lois. Les citoyens doivent pouvoir participer à l’élaboration des lois, mais de façon structurée. Tout commence par une proposition citoyenne. La personne qui fait une proposition a la charge de vérifier d'abord qu'il y'a effectivement aucune loi ou réglementation existante sur son projet. En vérité, elle doit fournir un véritable travail de juriste autant que d'enquêteur sur le sujet développé. L'initiateur d'un texte de loi, doit réellement rédiger un document démontrant qu'il est parfaitement renseigné sur tout l'encadrement juridique existant à son projet, à quel problème sa proposition souhaite répondre, quels sont les résultats attendus et les chiffres pouvant en découler. A partir de ce travail personnel ou collectif, une conférence municipale doit être présentée en mairie sur le sujet à l'attention de l'Assemblée Municipale. Après la présentation de la Conférence, les débats peuvent avoir lieu. Qu'importe les avis de chacun, la première réflexion que doit d'abord trancher l'Assemblée Municipale, est de savoir si la proposition mérite une consultation populaire ou d'être défendue par un député. Si la majorité des voix sont en défaveur de cette option, le porteur du projet de loi aura toujours le loisir de le défendre dans d'autres communes, jusqu'à ce qu'une Assemblée Municipale autorise la procédure de mise en circulation. Car une fois cette décision actée, reste à convaincre, d'abord au niveau de la circonscription d'un député. Il s'agit avant tout de veiller à ce que suffisamment de communes s'échangeant des initiatives législatives populaires à débattre, approuvent cette fois-ci la pertinence du projet défendu.

Si un consensus positif est obtenu, le projet de loi pourra être présenté au Député de la circonscription qui pourra accepter ou refuser de défendre le texte. L'indépendance d'un député est encore une fois cruciale à ce niveau là. D'abord pour des raisons de charge de travail avec de nombreux textes à étudier et voter, mais aussi par ce que lorsqu'un citoyen est tiré au sort pour exercer directement sa Souveraineté au niveau National, il doit pouvoir être libre de défendre ses propres opinions. Si une initiative législative populaire est à ses yeux pertinente et qu'il souhaite s'en emparer, alors le texte aura la garantie d'être étudié au parlement. Si ce n'est pas le cas, ou que le parlement vote en défaveur du texte, le porteur du projet devra alors laisser un réseau d'assemblées municipales se passer peu à peu le texte et en discuter sur plusieurs années. A sa charge d'en faire la promotion et communiquer partout en France, ou du moins constituer son propre réseau de défenseurs du projet au niveau national. Si le texte est approuvé à 60 % par toutes les assemblées municipales de France, il passera ensuite au niveau de la Cour Constitutionnelle qui devra le valider (d'où l'importance d'être soigneux dans l'étude et la rédaction d'un projet de loi) et le transmettra au Souverain. Ce dernier en concertation avec le Gouvernement aura la charge d'organiser un référendum selon un agenda régulier (environ une fois tous les ans et demi), où toutes les initiatives législatives populaires ayant remonté toutes les strates d'étude et d'approbation législative jusqu'au Souverain seront soumises à l'assentiment du Peuple. A ces fins, l'outil internet sera crucial pour faciliter la diffusion des textes entre les communes. Afin de veiller à ce que chaque texte soit irrémédiablement débattu à un moment ou à un autre, les Assemblées Municipales devront s'engager à respecter la chronologie de l'apparition des textes de loi. Elles devront s'imposer des temps de débat n’excédant pas deux semaines sur chaque texte. Les sites internet des mairies devront retransmettre un rapport des discussions des assemblées municipales et l'ensemble des initiatives législatives populaires proposées sur le territoire, autant que les projets de lois ou initiatives départementales discutées. Chaque Mairie disposera en outre d'un forum de discussion en ligne pour que les citoyens puissent débattre à l'écrit et structurer leurs arguments. Le vote électronique en ligne de la population pourra être institué pour favoriser la représentativité populaire, mais à partir d'un logiciel totalement contrôlé par une institution indépendante sous l'autorité du parlement. Sa fiabilité devra être à toute épreuve. Ce vote ne sera possible qu'au moment où les débats des Assemblées Municipales seront arrêtés.

Le troisième et dernier type de débat d'une Assemblée Municipale est propre à la politique municipale. Si le Maire envisage par exemple de faire installer des lampadaires dans un quartier, ou dans le cadre des politiques départementales et nationales infrastructurelles, se doit d'accueillir un site de production, de distribution, de stockage d'énergie, de déchets, d'eau ou d'aliments, l'Assemblée Municipale débat de ces questions.

A noter toutefois que la contrepartie de la Démocratie Directe (puisque c'est de cela que nous parlons), c'est la notion de caprice réel qui existe souvent dans le groupe qui l'exerce. A ce titre, nous verrons que le Maire reste indépendant s'agissant de ses engagements pour lesquels il a été élu, et que les décisions gouvernementales et du Conseil Général s'appliquent en cas de refus manifeste de toutes les assemblées citoyennes sur un projet infrastructurel dans toutes les municipalités questionnées.

Prenons un exemple concret : Le Gouvernement souhaite faire construire une ligne de chemin de fer passant par un certain nombre de communes. Les Assemblées Municipales sont donc consultées pour émettre leurs avis, et suggérer des modifications de tracés en fonction des contraintes posées. Mais les autorités nationales en charge de piloter le projet restent indépendantes, car il s'agit dans ce cas d’œuvrer pour l'ensemble de la Nation, et non en fonction des intérêts d'une infime partie de celle-ci.

Autre exemple, le Conseil Général souhaite faire bâtir un digesteur anaérobie dans le cadre d'une production de gaz pour alimenter une partie du département. Les communes pouvant accueillir cette infrastructure sont donc consultées. Mais si toutes les Assemblées Municipales refusent, le Conseil Général a alors toute autorité pour imposer à une commune le projet malgré tout.

La Démocratie n'est pas un exercice simple. Elle est un juste dosage entre des institutions à qui nous accordons une autorité légitime pour contraindre nos propres souhaits particuliers, en même temps qu'une capacité à contraindre ces mêmes institutions à nos décisions populaires sur ce qui n'implique pas l'organisation de l’État et une politique économique globale ayant reçu l'assentiment du peuple par le biais du suffrage universel ou du tirage au sort.

Enfin, outre cette question de la Souveraineté Nationale réellement exercée à l'échelle des communes, reste tout bêtement la question de l'élection du Maire et de ses adjoints.

Le système de liste pourra perdurer comme aujourd'hui pour se présenter à la fonction.

Le Maire élu choisira lui-même ses adjoints. Le Conseil Municipal sera aboli au profit de l'Assemblée Municipale. Cette dernière ne sera soumise à aucun suffrage, si ce n'est de justifier de son rattachement à la commune pour y participer. Elle siège autant dans des salles mises à disposition qu'en ligne.

L'Assemblée Municipale aura donc compétences et autorité sur tous les sujets qui ne répondent pas d'une autorité supérieure au niveau municipal, ou ne transgressant pas le programme précis pour lequel un Maire aura été élu. A cette fin, la profession de foi d'un candidat devra être précise, et déterminer quels sont les points où l'élection fera autorité sur les décisions futures du Maire. Cela afin d'éviter toute contestation de l'Assemblée Municipale quant à des décisions qui seraient en dehors de ses compétences.

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