dimanche 31 mars 2013

Epargne et monnaie (partie 2)

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Désormais, les mesures d'urgence ayant été réalisées, nous pouvons commencer à réfléchir sur les problèmes à résoudre relativement rapidement, et ceux qui demandent une véritable réorganisation de la société. La reprise de contrôle des médias va nous permettre d'expliquer aux Français ce qu'est la création monétaire, la réalité de la dette, les différentes façons de sortir de cette spirale de l'endettement du point de vue purement financier, et un Référendum sera organisé pour que les Français puissent décider de la méthode. Globalement, deux grandes solutions sont à envisager : La prononciation du défaut de paiement et l'annulation d'une grande partie de la dette. Ou alors la reconversion de celle-ci en francs non convertibles, et l'annulation du remboursement de la charge d'intérêts, en contrepartie d'un versement d'un nouvel intérêt de 1% additionné au taux d'inflation. Cela vous paraît un peu technique, mais en fait ça n'est pas si compliqué à appréhender.

Tout d'abord, il faut savoir que 85 % des obligations Françaises sont détenues par des institutions financières Françaises. La plupart sont en fait détenues par des banques et des fonds d'assurance. Ainsi, Axa est le premier détenteur de la dette publique Française. Lorsque vous contractez une assurance vie, vous bénéficiez d'un taux d'intérêt autour de 3 %. Pour vous verser un taux d'intérêt, votre assureur ou votre banquier doit pouvoir investir votre argent dans des placements qui lui rapportent un taux d'intérêt supérieur à celui qu'il vous propose, tant pour garantir le taux qu'il vous propose, que pour faire sa marge bénéficiaire.

Actuellement, une obligation à 30 ans Française, se négocie à un taux d'intérêt de 3,26 %. Une obligation d’État est un placement considéré comme sûr. Votre banquier ou votre assureur va donc investir une partie des capitaux que vous lui confiez dans des obligations tant Françaises qu'Allemandes ou Néerlandaises, ce qui lui permettra d'obtenir un taux peu élevé, mais correspondant à peu de chose près à l'intérêt qu'il consent vous garantir sur vos propres dépôts. Et afin de dégager de meilleures marges bénéficiaires, les financiers iront papillonner vers des obligations Espagnoles, Grecques ou Italiennes, considérées comme un peu moins sures, et dont les taux sont donc plus élevés. D'autres placements seront faits sur des actions, des produits hautement spéculatifs, des échanges de devises (Forex) ou encore des obligations d'entreprises. C'est ce qu'on appelle un portefeuille. Plus on vous propose un fort taux d'intérêt sur votre produit d'assurance, plus votre capital sera investi dans des produits risqués. Cependant, jusqu'à 100.000 euros, les produits d'épargne sont garantis par l’État.

Pour achever d'expliquer la rémunération de l'épargne, il faut pondérer l'intérêt perçu par les épargnants avec celui de l'inflation. En 2012, l'Insee annonçait une inflation de 2 %, ce qui signifie que si votre livret A vous rapporte 1,75 % d'intérêts, vous perdez de l'argent à hauteur de 0,25 % de votre capitalisation. Si vous avez une assurance vie qui vous rapporte 3 % de taux d'intérêts, en ôtant l'inflation, vous ne percevez plus que 1% de taux d'intérêts. Et l'affaire se corse quand on sait que les mode de calcul de l'inflation ont changé régulièrement ces 30 dernières années, ce qui fait dire à certains économistes que l'inflation réelle est plus proche des 10 % que des 2 %.

Notons au passage quelques informations que nous donnent l'Insee sur les épargnants :

Globalement les moins de 30 ans ne parviennent pas à épargner, ils sont même en déficit de 8 %. Comprendre par là qu'ils vivent plutôt à découvert qu'avec un matelas financier pour faciliter leurs prises de risque. Pour peu qu'on y réfléchisse, c'est un contre-sens économique, puisque c'est la jeunesse qui est en général le moteur économique d'un pays, tant de part son esprit d'initiative, que sa force de travail.

Les 30-40 ans ne détiennent que 8 % de l'épargne totale en France. Les 40-50 ans détiennent 17 % de celle-ci, et les plus de 50 ans détiennent tout le reste soit plus de 70 %
Pour être complet, nous devrions ajouter que 20 % des ménages les plus aisés détiennent 35 % de la totalité de l'épargne en France.

Nous observons donc que le gros des épargnants sont des seniors. Et les plus âgés détiennent plus de 25 % de l'épargne Française. On emporte par l'argent dans la tombe, mais pour autant, il y'a une inversion de logique économique, sans vouloir entrer dans le jeunisme imbécile. Les plus anciens ne redistribuent pas assez leur épargne pour un ensemble de raisons sociétales, économiques et psychologiques, et les plus jeunes ne bénéficient pas du matelas financier nécessaire à leur émancipation. Les plus anciens ne produisant pas de richesse du fait de leur inactivité, et les plus jeunes n'en produisant pas non plus du fait de leur pauvreté réelle, il convient donc d'inverser la pression.

La seule façon de redistribuer les capitaux des plus riches vers les plus pauvres, et des plus anciens vers les plus jeunes, est donc d'adopter un certain nombre de mesures à l'occasion de la réintroduction du franc. Premièrement, il faut recenser les épargnants qui détiennent de la dette Française indirectement (via leurs placements dans les assurances et livrets d'épargne) pour leur proposer le contrat suivant :

Leurs placements jusqu'à 50.000 euros continueront d'être rémunérés avec un taux d'intérêt de 1 % supérieur à celui de l'inflation. C'est réduire la garantie de moitié, mais il faut obliger les détenteurs de capitaux à dépenser leur argent dans leur économie réelle. C'est une nécessité pour relancer la machine. Deuxièmement, il faut rendre le franc non convertible pour les placements. Cela signifie qu'on ne pourra pas l'échanger contre une autre devise et qu'il faudra le dépenser en France ou perdre une partie de ses capitaux avec la mesure suivante : Nous laisserons trois mois aux épargnants pour investir leurs capitaux excédentaires dans ce qu'ils veulent, sans manipuler la monnaie. Au delà de ces trois mois, nous ferons marcher la planche à billets pour générer une dépréciation du franc utile à nos exportations. Inflation qui sera aussi utile à l'emploi puisque nous adosserons les salaires à cette inflation. Si la monnaie se déprécie par ces mécanismes, les épargnants n'auront d'autres choix que de dépenser leur argent ou considérer que ce qu'ils souhaiteront maintenir à la thésaurisation désendettera la France, mais à leur détriment.

L'inflation est en effet une arme redoutable pour relancer une économie. Cela signifie une montée des prix, mais paradoxalement, un désendettement de l’État, des entreprises et des ménages. Pour mieux l'appréhender, supposons que vous ayez contracté un crédit de 10.000 euros (qui devient donc 10.000 francs). Votre salaire net est de 1500 euros et vous remboursez chaque mois 500 euros. Puisque nous récupérons notre Souveraineté monétaire et que nous en profitons pour faire tourner la planche à billets, le nouveau franc se déprécie. Le café que vous payez aujourd'hui 1,50 euros, vous le payerez plus cher progressivement. Si nous visons une inflation de 10 % par an par exemple, votre café vous coûtera au bout d'une année 1,65 F. Mais votre salaire étant adossé à l'inflation a lui aussi augmenté de 10 %. Ce qui signifie que vous toucherez en fin d'année 1665 F. En revanche, votre crédit à la consommation ne bouge pas. Le capital emprunté est toujours de 10.000 euros (devenus Francs). La valeur de votre endettement se déprécie et il devient de plus en plus facile de rembourser vos échéances puisque 400 nouveaux francs représentent une valeur moindre que 400 euros d'aujourd'hui.

Comme vous vous désendettez plus vite, et que la valeur de vos échéances impacte moins sur votre budget, vous gagnez en pouvoir d'achat. Vous pouvez donc apurer plus aisément vos factures en retard, mais aussi consommer tout simplement. Le risque à ne pas négliger pour autant est la perte de contrôle de l'inflation. Actuellement, nous sommes en « stagflation ». C'est à dire que nous subissons une inflation mais que nos salaires ne suivent pas. L'inverse est l'hyperinflation. Dans ce cas précis, il y'a un emballement de la hausse des prix, des salaires, de la consommation et au final de la création monétaire. Cette situation devient alors très compliquée à gérer puisque les prix peuvent changer toutes les 20 minutes comme cela s'est passé en Argentine à la fin des années 90. Faire cesser une hyperinflation est chose mal aisée. Le seul avantage que l'on retire d'un tel chaos monétaire, c'est le désendettement brutal du pays et du plein emploi. Mais lorsque vous devez transporter des valises de billets pour acheter quelques produits de consommation courante, l'affaire n'est plus aussi amusante que cela. C'est l'économie toute entière qui est ébranlée et il est très compliqué d'adosser des salaires en temps réel à l'inflation.

Actuellement, le risque en vaut désormais la peine, car nous savons d'une part contrôler un tant soit peu l'inflation, tant par les exemples historiques qu'actuels ailleurs dans le monde, mais surtout il est urgent de désendetter le pays et libérer la monnaie séquestrée par les détenteurs de capitaux.

Ce qui restera de dette souveraine sera soumis à Référendum pour que le peuple, en toute conscience de la complexité du problème puisse savoir quoi décider. Mais je suppose que vous comprendrez mieux à l’aune de ces explications un peu techniques, pourquoi il faut assainir les médias publics, des journalistes qui n'expliquent pas ces possibilités de sortie de crise en méprisant la capacité de compréhension du peuple Français. Cela pour entretenir le dogme de l'euro, de l'U.E et du capitalisme pur et dur.

A mon sens, l'idéal est d'arriver à une inflation d'environ 30 % en trois ans pour désendetter le pays massivement, et utiliser la planche à billets autant que les capitaux qui se libèrent pour investir dans de grandes réformes industrielles. Nous en parlerons un peu plus loin. Mais histoire d'achever d'expliquer le problème de la monnaie, il y'aura une autre obligation morale à faire valoir : La limitation de l'épargne. Une loi limitant la thésaurisation dans tous produits d'épargne à 30.000 euros actuels (près de 40.000 nouveaux francs si nous avions une inflation de 30 %) avant que celle-ci soit fortement taxée. Le but étant de concéder le fait que tout Français doit pouvoir disposer d'un matelas financier de protection minimum, mais que l'excès de rétention monétaire est désastreux pour l'économie réelle puisque de la monnaie crée par les Français n'est pas dépensée.

A l'occasion du Référendum sur la dette, d'autres questions seront posées aux Français que je n'aborderais pas dans ce livre, mais dont je vous suggère quelques recherches :

Quelle politique monétaire voulons nous ?

Le principe de la création monétaire fait qu'aujourd'hui, une banque privée a le droit de créer ex nihilo de la monnaie par le crédit. Lorsque vous contractez un crédit de 10.000 euros, en vérité, votre banquier ne possède pas cette somme. Il a le droit de créer cette monnaie par un jeu d'écriture, à la condition qu'il dispose de 7 % de la somme créée, déposée en banque centrale. C'est ce qu'on appelle les réserves fractionnaires. Un autre système monétaire a été imaginé par un économiste Américain du nom de Irvin Fisher en 1935. Il s'agit du 100 % monney. De nombreux prix Nobel en économie dont Maurice Allais (seul prix Nobel Français en économie) ont défendu cette idée. Aujourd'hui des gens comme Jacques André Hoelbecq la reprennent et font beaucoup de pédagogie sur cette question. Il s'agit tout simplement d'abolir le principe d'argent dette. Seul l'Etat pourrait créer de la monnaie par l'endettement. Mais la monnaie utilisée dans l'économie réelle serait en vérité un outil correspondant à une valeur (par exemple une heure de SMIC vaut 20 F), mais non à une part de la dette publique comme aujourd'hui.

D'autres aspects de la monnaie méritent d'être débattus comme la monnaie fondante ou encore un réadossement de la monnaie à des métaux précieux. Il y'a aussi la question des réserves de change. Bref, de nombreux points que je ne détaillerais pas ici, mais si vous avez l'esprit curieux, cherchez sur internet ces mots clés. Dans l'attente, si nous pouvions récupérer les clés du pays dans le cadre du livre programme que je rédige ici, nos grands médias nationaux serviraient à expliquer toutes ces questions.

Nous allons désormais quitter le terrain de la monnaie pour nous intéresser à l'économie réelle. Véritable sujet de fond que je souhaite aborder dans cet essai. La monnaie n'est qu'un outil pour faciliter nos échanges, mais ce qui compte réellement, c'est dans quoi nous souhaitons investir pour façonner notre avenir.

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