Nous venons de quitter le terrain des technologies sur lesquelles nous aurions pu rester encore un long moment. Il y'a tant à dire, tant de possibilités pour réduire coûte que coûte notre empreinte énergétique, mais vous l'aurez compris à travers les quelques exemples cités, nous pouvons dynamiser très fortement l'économie Française en visant la sobriété énergétique.
Il y'a cependant un autre outil
qui peut nous y aider : La fiscalité !
Impôts, taxes diverses et
variées que nous supportons de moins en moins aujourd'hui lorsque
nous savons qu'elles ne servent qu'à entretenir des corporations de
cadeaux fiscaux ou d'aides directes. Tout aussi insupportable de savoir que nos impôts payent une charge
d'intérêts illégitime. Cela sans compter les hautes indemnités
des parlementaires et ministres qui ne les méritent pas.
Cependant, même en faisant table rase
du passé, la fiscalité reste un outil très puissant pour
permettre d'orienter notre modèle économique et nos comportements
de consommateurs.
Les recettes nettes de l’Etat en
2012 avant prélèvements étaient d'environ 290 Milliards d'euros.
La plus forte rentrée d'argent pour notre pays n'est pas l'impôt
sur le revenu mais la T.V.A qui a rapporté pour cette année
137 Milliards d'euros. L'impôt sur le revenu n'a rapporté que 59
Milliards d'euros et l'impôt sur les sociétés, près de 45
Milliards d'euros.
Globalement, nous devons
fonctionner avec un budget qui oscille entre 250 et 300 Milliards
d'euros par an. Toute la question est de savoir comment trouver de
nouvelles façons de collecter de l'impôt, tout en réduisant voir
en supprimant des impôts injustes. La question est délicate, car
dès lors que l'on commence à évoquer la question du porte-feuille
des Français, ces derniers sont vite soumis à des crises
d'urticaires.
Alors commençons par supprimer
le plus injuste des impôts : L'impôt sur le revenu. Pour être
tout à fait exact, c'est l'impôt sur le travail que je souhaite
supprimer. Je suis navré pour les rentiers (enfin pas tant que ça),
mais eux continueront de payer un impôt sur le revenu, sauf s'ils
dépensent leur monnaie de telle façon à ce que leurs revenus
atteignent un salaire médian optimal que je considère être de 3500
€ environ. Ce salaire médian optimal est à mon sens ce qui permet
à un Français de payer toutes ses charges habituelles, épargner un
peu et investir dans n'importe quel projet qui pourrait lui permettre
de s'émanciper. En deçà, ça n'est pas forcément de la survie,
mais cela ne permet pas de cumuler dépenses de vie
courante/thésaurisation et investissement privé.
Quoi qu'il arrive, tous les
Français qui toucheront moins que ce revenu mensuel ne seront plus
assujettis à l'impôt sur le revenu. Les TPE ne seront plus imposées
non plus, et les PME le seront qu'à partir d'un certain poids
financier. Les poids lourds économiques en revanche ne bénéficieront
plus des aides de l’État, sauf projets particuliers allant dans le
sens de la politique générale du pays, et ne bénéficieront plus
de niches fiscales. L'impôt foncier doit aussi être aboli. Donc en
recettes réelles, restent la TVA, les taxes sur les produits
pétroliers, les droits de douane et autres recettes fiscales
diverses et variées.
La TVA doit pouvoir orienter
notre consommation. Par exemple, elle peut être abolie s'agissant
des produits de consommation courante, notamment s'agissant des produits frais
comme les fruits et légumes. Cependant, certains produits méritent
de conserver une taxation, et même voir celle-ci augmenter. C'est le
cas par exemple d'un certain nombre de poissons (ceux qui sont le
plus victimes de la surpêche) ou de la viande rouge. Cela afin de
réduire notre consommation de ces produits sans pour autant
l'abolir complètement.
Les produits chimiques et tous
les produits transformés ou manufacturés doivent aussi voir leur
taxation augmenter significativement. En clair, ce qui pollue ou qui
n'est pas strictement nécessaire à notre survie, mais rentre dans
le registre de l'accessoire doit voir son prix augmenter.
Cependant, nous verrons plus loin que certaines normes économiques
permettront d'éviter par exemple l'obsolescence programmée en
compensation.
Une partie des matériaux de
construction pourrait être plus fortement taxée. Nous n'avons pas
besoin de construire toujours plus, mais plutôt de rénover
l'existant et mieux isoler les bâtiments. La T.V.A à 5,5% pour les
matériaux de construction serait donc modulée en fonction des besoins
en construction de la France.
Le prix de l'énergie doit aussi
grimper drastiquement. C'est en vérité protecteur contrairement aux
apparences. En effet, plus le prix du pétrole est artificiellement
élevé du fait de la taxation, plus nous pouvons espérer bénéficier
de quatre effets directs :
- Le comportement des automobilistes se modifie. Le co-voiturage, les transports publics, la relocalisation du travail, la vitesse au volant, tout cela change en influençant chacun à dépenser le moins possible dans la facture de carburant.
- La demande pour les véhicules économes en carburant ou indépendants des produits pétroliers s'accroît pour échapper à cette taxation.
- Les entreprises profitent d'un pétrole cher pour développer plus fortement des véhicules sobres en consommation de carburant.
- Lorsque le choc pétrolier frappera, nous pourrons d'autant mieux l'accompagner que nous aurons une marge fiscale sur laquelle jouer pour que le prix du pétrole reste globalement stable.
Le problème qu'il convient de
résoudre, est de ne pas nuire aux populations les plus excentrées
des grandes agglomérations qui sont autrement plus dépendantes d'un
véhicule que ne le sont les citadins. Il faut donc pouvoir
redistribuer une partie de la taxation collectée sur les produits
pétroliers aux populations les plus dépendantes de leur véhicule.
Le mécanisme peut être assez simple. Il suffit d'établir une base
de calcul par contribuable pour évaluer sa dépendance énergétique,
notamment en fonction de son lieu de résidence géographique, et
verser une allocation énergétique en conséquence. Une autre façon
de redistribuer cette allocation est de proposer aux contribuables
qui le souhaitent, que cette allocation soit épargnée moyennant un
taux d'intérêt légèrement supérieur à l'inflation, jusqu'à
pouvoir financer tout ou partiellement un véhicule réellement
économe en pétrole.
Deux autres recettes fiscales
peuvent influencer nos comportements. La première est connue, il
s'agit d'imposer l'épargne à partir d'un certain plafond que
j'estime devoir limiter à 30.000 euros. Les assurances vie subiront
le même sort au delà de ce plafond. Les recettes seraient en vérité
négligeables puisqu'il s'agit surtout d'obliger les détenteurs de
capitaux à dépenser leur monnaie. Et là intervient la deuxième
taxe à créer :
Celle sur la monnaie fondante. Je
l'ai évoqué plus haut, il s'agit de taxer l'utilisation de la
monnaie fiduciaire, autrement dit les billets de banque. Soyez sans
crainte, un timbre de 10 centimes payé deux ou trois fois par mois pour
réattribuer sa valeur originelle à un billet de banque n'est pas de
nature à faire mal au portefeuille de tout un chacun. Mais multiplié
par 65 Millions de Français, cette taxation de la monnaie
permettrait d'engranger beaucoup de recettes fiscales, en plus de
créer un choc déflationniste après une inflation assumée du
nouveau Franc. En effet, plus la monnaie circule vite
(puisqu'impossible à thésauriser), moins il est nécessaire de
créer de la monnaie. En outre, une monnaie circulant plus vite
induit une consommation plus élevée ce qui implique plus de
recettes sur la T.V.A et de meilleures rentrées fiscales sur les
impôts restants des sociétés, du fait de carnets de commandes bien
remplis.
Le problème étant qu'à l'ère
de l'informatique, nous dépensons beaucoup avec d'autres outils
monétaires tels que les cartes bleues et les chèques. Après un
certain temps d'évaluation des recettes fiscales apportées par
chaque citoyen sur ses paiements en monnaie liquide, nous pourrons
dans ce cas mettre en place un pourcentage de prélèvement sur les
paiements par cartes et chèques qui sera peu élevé lui aussi, mais
suffisant pour accroître les recettes fiscales et éviter que les
seuls outils monétaires non fiduciaires soient privilégiés.
Essayons de visualiser de quoi
nous parlons en termes de recettes fiscales sur la seule carte bleue.
En 2007, les Français ont totalisé 283,3 Milliards d'euros de
paiements avec leur carte bleue et ont retiré 98,5 Milliards d'euros
en monnaie liquide, en toute logique pour la dépenser. Soit un total
de 382 Milliards d'euros environ.
Admettons que la totalité de ces
dépenses correspondent à une taxation de 3% par an. Cela
représenterait des recettes de près de 11,5 Milliards d'euros. Une
taxation à 6 % apporterait donc dans les caisses de l’État près
de 23 Milliards d'euros et le double pour une taxation à 12 %
Certes, à partir d'un certain
seuil de taxe, les Français pourraient considérer cela comme
injuste, mais n'oubliez pas que derrière, nombre d'impôts ont
disparu et qu'un tel outil fiscal du fait qu'il soit modulable, peut
permettre d'influencer notre consommation. S'il faut la réduire, il
suffit d'augmenter les taxes. Si au contraire, il s'avère nécessaire
de l'augmenter un peu, il suffit d'abaisser la taxe sur les échanges
monétaires.
Autre suggestion de collectes d'impôts
intelligents, les alcools forts, le tabac et le cannabis. Nous le
verrons plus loin, mais je suis favorable à sa légalisation.
Cependant, nous ne devons pas craindre de faire payer très cher ce
qui est réellement nocif pour la santé, afin de réguler au mieux
la consommation de ces produits.
La publicité, et en particulier
celle qui représente de lourds investissements sur les grands médias
nationaux, doit être taxée fortement. Ceci pour dernier exemple
d'un ensemble de produits méritant une très large assiette
d'imposition. Clairement, tout ce qui est nocif pour la santé, tant
mentale que physiologique, qui pollue, qui est importé alors que
nous avons une production nationale suffisante en termes qualitatifs
et quantitatifs, ou qui n'est pas strictement nécessaire à notre
bien être doit être fiscalisé fortement.
A l'inverse, les prélèvements
sur le salaire ne doivent concerner que ce qui est lié à notre
modèle social. Tout ce qui est vecteur de consommation
raisonnable, et ajouterais-je, essentiel à nos besoins vitaux, doit
être épargné autant que possible de fiscalité.
Je me garderais bien de proposer
des chiffres, une réforme aussi profonde de l'impôt mérite une
armée de fonctionnaires travaillant à calculer correctement les
bons niveaux de prélèvements, les économies à faire sur certaines
dépenses (et il y'en a beaucoup), avant qu'une vision d'ensemble et
des premières estimations sérieuses puissent être proposées à la
Nation. Ce qui compte, c'est une vision d'ensemble à donner, un cap
à suivre.
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