Nous
désintoxiquer du pétrole... au plus vite !
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Millions de barils de pétrole, c'est ce que la France consomme
chaque année. Un baril correspond à 159 litres. C'est donc à peu
près 286,2 Millions de litres de pétrole consommés ou 1,8 Millions
de barils quotidiennement.
Tout
ce pétrole alimente un peu plus de 38 Millions de véhicules,
300.000 camions et plusieurs centaines d'avions, sans compter les
ferrys, bateaux de pêche, engins de chantiers, véhicules européens
circulant sur nos routes, etc.
Les
réserves exploitables dans le monde et celles restant à trouver
sont de l'ordre de 4000 Milliards de barils. Nous en avons consommé
plus de la moitié, et chaque jour, ce sont 87 Millions de barils qui
sont engloutis par le système économique qui nous est imposé.
L'agence internationale à l'énergie (A.I.E) a révélé que le peak
oil (c'est à dire le pic de production) a été atteint en 2006.
Autrement dit, nous sommes sur un plateau de production, mais
celle-ci n'augmentera plus jamais. Au contraire, elle va commencer à
décliner tout doucement, puis de plus en plus fortement.
Et
la plupart des spécialistes tel que Jean-Marc Jancovici s'accordent
à dire que ce déclin va se faire ressentir très fortement entre
maintenant et au plus tard 2030. Nous avons donc une échelle de
temps très réduite pour nous adapter ou périr...
Car
il n'est pas question de continuer de faire la politique de
l'autruche à travers la religiosité qui consiste à croire que la
technologie pourra tout. Ni l'exact inverse qui consiste à
considérer qu'il est trop tard et que nous sommes tous condamnés.
La
vérité est en fait à mi-chemin entre le défaitisme et l'ultra
positivisme. Il faut savoir objectiver les enjeux pour espérer
passer ce cap. Alors lançons nous d'abord sur la question des
technologies, car elles peuvent permettre d'assouvir au mieux 10 à
15 % de nos besoins actuels. Cela signifie qu'il faudra toujours
garder en tête que le seul fait technologique ne pourra suffire. Il
faudra réellement réduire notre consommation par d'autres
mécanismes.
Notre
objectif est d'abord de garantir les approvisionnements alimentaires.
Ce qui signifie s'occuper en premier lieu des camions. A cette fin,
il sera nécessaire de nationaliser en urgence Renault Véhicule
Industriel (R.V.I) qui construit les seuls camions Français. Et
immédiatement, nous leur donnerons le cahier des charges suivant :
Un
an seulement pour développer des poids lourds utilisant en fonction
de la masse qu'ils ont a propulser, des motorisations à gaz, à
hydrogène ou électriques. Nous mettrons les moyens nécessaires
tant pour recruter les ingénieurs nécessaires, qu'abonder en
ressources humaines et en matériaux, les usines de R.V.I
En
5 ans, il faudra viser un objectif de 50.000 camions disposant de
technologies alternatives au moteur diesel traditionnel ou consommant
du « bio-carburant ». Tous les camions construits seront
bridés à 70 Km/h à la construction. Il faut savoir
qu'actuellement, un camion consomme environ 40 litres au 100 km et
roule environ 9 h par jour. Soit environ 320 Litres de carburant qui
peuvent être brûlés quotidiennement. C'est donc environ 200
Millions de barils que consomment nos camions chaque année. Nous
devons diviser par six ce chiffre en moins de 10 ans.
Les
voitures aussi consomment du carburant. Nous verrons ce que nous
pourrons faire par la fiscalité, mais restons sur le terrain
purement technologique pour le moment. Les groupes P.S.A et Renault
verront l’État entrer dans leur capital à 49 % cela afin de fixer
les mêmes objectifs que pour les camions, mais à l'échelle des
voitures. Et soyons définitivement honnêtes : Soit nous actons
que pour continuer de jouir de la mobilité permise par l'automobile,
nous acceptons de faire disparaître les grosses berlines de la
circulation, soit autant fermer cet ouvrage immédiatement, car nous
parlons ici d'un enjeu bien plus vaste que l'automobile, c'est à
dire notre indépendance économique et alimentaire dans un monde
sans pétrole. Si pour vous, il n'est pas négociable d'accepter de
sérieuses concessions tant sur votre façon de consommer ou sur la
puissance de votre automobile, autant vous le dire, ce programme
politique ne pourra pas vous plaire.
Le
cahier des charges qui sera donc attribué à nos constructeurs sera
le suivant :
Tous
les véhicules construits le seront avec des motorisations permettant
de réduire la consommation à moins de 2 litres aux 100 Km. Soit des
puissances fiscales s'étalant entre 2 et 4 cv maximum. Nous jouerons
du gaz, de l'électricité, de l'air comprimé, de l'hydrogène et du
bio-carburant. Tous les véhicules seront bridés à la construction
à 110 Km/h
Sur
le plan de la production énergétique, et en premier lieu s'agissant
du pétrole de synthèse, nous ferons confiance à la technologie
Bio-Fuel System développé par Bernard A.J Stroïazzo-Mougin,
ingénieur et industriel Français ayant travaillé sur la production
de carburant à partir de micro-algues.
Le
principe est assez simple : Reliez les bouches d'évacuation de
CO² d'une cimenterie ou d'un incinérateur à une sorte d'immense
aquarium, contenant des micro-algues ayant la particularité de
recycler le gaz carbonique en huile végétale. Chauffez ces algues
au bout de 48 h et séparez chimiquement les huiles du reste de la
matière organique. Vous obtenez un carburant de synthèse ayant
exactement les mêmes qualités que celui que nous utilisons
actuellement, les métaux lourds et le souffre en moins.
L'usine
pilote de B.F.S à Alicante en Espagne permet ainsi de séquestrer
450.000 tonnes de CO² par an tout en produisant l'équivalent de
220.000 barils de pétrole dans le même temps. Les trois plus
grosses usines du groupe Arcelor Mital (qui seront nationalisées)
produisent l'équivalent de 21,7 Millions de tonnes de CO² chaque
année. Ces trois sites permettraient potentiellement de produire
plus de 10 Millions de barils de pétrole, s'ils étaient équipés
de la technologie B.F.S.
Le
bureau de recherche géologique minière à travers son site internet
Metsor, nous donne quelques chiffres pour se faire une idée du
potentiel de production :
En
France, 1160 installations industrielles rejettent du CO². Si nous
ne prenons que les rejets des 34 plus gros émetteurs, nous obtenons
un total de près 78 Millions de tonnes de gaz carbonique. Si toutes
ces installations devaient être équipées, ce serait donc une
production de près de 38 Millions de barils de bio-carburant par an
que nous obtiendrions. On peut même aisément supposer qu'en vérité,
les rejets industriels en CO² cumulés soient le double des chiffres
avancés ici, ce qui signifie une production de pétrole de synthèse
potentielle que nous pourrions élever jusqu'à 76 Millions de
barils, soit un neuvième des besoins nationaux actuels.
Bien
évidemment, de très nombreuses contraintes ne permettraient pas
d'atteindre un objectif aussi haut. Et faute d'une volonté politique
d’innovation et de décarbonisation réelle de l'économie
Française, nous ne pouvons que spéculer à partir de très peu
d'expérimentations et quelques données macro-économiques. Mais il
vaut mieux viser des objectifs très élevés et ne s'en rapprocher
même que d'une petite fraction, que rester sur notre séant à ne
rien faire. Nous avons des solutions, il suffit d'investir dedans.
Une
autre forme d'énergie sur laquelle je passerais très vite, faute de
chiffres transposables aisément en équivalent pétrole, est
l'hydrogène. A défaut de pouvoir estimer ce que nous pourrions
produire en France avec nos installations actuelles, il est possible
de vous dire comment, et pourquoi l'hydrogène. Ce gaz est produit de
deux façons. Soit par osmose inverse, soit par électrolyse d'eau ou
de pétrole.
La
solution la plus simple serait de produire de l'hydrogène par
électrolyse d'eau de mer via nos centrales nucléaires. Cela
signifie qu'il faudrait au préalable pouvoir soulager le réseau
d'une partie des besoins de la population de nombreuses façons que
je détaillerais plus loin. L'hydrogène est un carburant « propre ».
Dans le sens où sa combustion ne rejette que de l'eau. Par ailleurs,
sa très haute inflammabilité lui permet de délivrer autrement plus
d'énergie à la combustion, que les carburants traditionnels.
L'hydrogène est particulièrement adapté aux véhicules lourds.
Selon certaines études, il pourrait être stocké dans nos véhicules
sous forme d'acide formique (le fameux venin des fourmis rouges), ce
qui éviterait tous les désagréments d'un stockage sous sa forme
pure. En effet, l'hydrogène se conserve à de très basses
températures, ce qui rend difficile son exploitation technique dans
ces conditions. De plus, sa haute volatilité du fait de sa très
faible masse atomique, le rend dangereusement explosif à la moindre
étincelle ou source de chaleur à proximité du réservoir. Encore
une fois, faute de chiffres aisément exploitables à mon simple
niveau, je ne peux absolument pas estimer quelle production espérer.
Mais à l'évidence, quand on souhaite se désintoxiquer du pétrole,
développer une économie hydrogène n'est pas une option. C'est une
nécessité.
Un
autre carburant dont je vous épargnerais les chiffres, mais dont
j'ai pu estimer le potentiel, est l'huile végétale recyclée. Très
clairement, nous consommons chaque année 70.000 tonnes d'huile de
friture, et seulement 26.000 tonnes sont recyclées. En équivalent
pétrole, cela représente près de 9 millions de barils de pétrole.
C'est donc environ 1,5 % de nos besoins actuels que l'on peut
produire à partir du recyclage de l'huile de friture. Chiffre que
l'on peut légèrement augmenter en exploitant l'huile de pin et de
pépins de raisin, du fait que le plus grand couvert forestier tant
Français qu'européen est la forêt des Landes, qui n'est rien
d'autre qu'une gigantesque pinède. Par ailleurs, au vu de notre
production viticole, il est sans doute possible de trouver des moyens
technologiques de dissocier les pépins de raisin de la chair du
fruit de façon industrielle, et profiter du raffinage des huiles
produites tant pour satisfaire notre consommation alimentaire
qu'énergétique.
Reste
la méthanisation des matières organiques qui peut permettre
d'obtenir du gaz pour propulser notamment les engins agricoles. Mais
si l'on considère les 887 Millions de tonnes de déchets organiques
que les ménages, exploitations agricoles et industries produisent en
France, le potentiel est énorme. En fonction des technologies, on
peut considérer la base suivante : une tonne de matière
organique représente un potentiel de 60 mètres cube de méthane. La
France produit donc l'équivalent d'au moins 532 Milliards de mètres
cubes de méthane. Chaque mètre cube de méthane pouvant trouver son
équivalence en 1,5 litres de pétrole, c'est près de 355 Millions
de litres de pétrole soit plus de 2 millions de barils.
Nous
arrivons ici à la limite des équivalences pétrole sous forme
chimique. On peut estimer rationnellement qu'en ayant une politique
industrielle ambitieuse à ce sujet, nous pourrons espérer couvrir
en 10 ans, entre 10 et 15 % de nos besoins en pétrole sur la base de
notre consommation actuelle. Pour ces raisons, il conviendra de
nationaliser toutes les industries liées à l'énergie, TOTAL en
premier lieu, EDF bien évidemment, mais aussi AREVA et Air Liquide.
D'autres
équivalences pétrole peuvent être produites autrement que sous
forme chimique. Tout d'abord, on y pense peu, mais l'énergie que
représente l'utilisation de notre masse musculaire se quantifie
aussi en kilowatt. Plus compréhensible pour le lecteur sera de
considérer que marcher, faire du vélo ou même se déplacer à
cheval en fonction des lieux et des distances, est un bon moyen
d'économiser intelligemment du pétrole. Mais cela présuppose une
réorganisation du temps de travail à la baisse et un transfert de
fiscalité pour organiser nos déplacements en ce sens.
L'autre
moyen bien connu est l'électricité. Mais celle-ci est en vérité
que très peu pertinente s'agissant des véhicules particuliers, du
fait que les batteries nécessaires sont fabriquées avec des terres
rares qui ont la particularité d'être... rares !
L'apport
des véhicules électriques ou bi-énergie restera donc négligeable,
ce qui ne signifie pas occulter ce potentiel énergétique. L'air
comprimé est en revanche autrement plus pertinent s'agissant des
véhicules. La société Française M.D.I qui ne trouve actuellement
aucun soutien politique ou financier développe des motorisations à air
comprimé pour ses véhicules, les Airpod. Ce sont les mêmes
motorisations que le constructeur indien Tata a industrialisé dans
son pays. Les Airpod en mode bi-énergie consomment moins de deux
litres aux 100 km et aucune goutte de pétrole à moins de 50 Km/h.
Leur autonomie est suffisante pour les trajets domicile/travail plus
quelques courses. Et le coût du rechargement en air comprimé via un
petit compresseur électrique est de quelques centimes d'euros. Le
rechargement peut se faire de nuit, ou même de façon accélérée
dans une station service si l'on change directement la bonbonne d'air
comprimé. Si ne serait que la moitié du parc automobile Français
disposait d'une telle technologie, la consommation en pétrole de la
France chuterait drastiquement puisque l'essentiel de nos trajets en
voiture se font en ville. Je suppose qu'évoquer une réduction d'une
bonne moitié de notre consommation en pétrole ne serait pas
exagérée et même possiblement en deçà des économies théoriques
possibles à réaliser. Si d'un côté, nous parvenons à produire
près de 80 Millions de barils de pétrole de synthèse, et de
l'autre nous parvenons à économiser près de 300 Millions de barils
uniquement avec cette technologie, nous commençons à constater que
notre indépendance au pétrole croît très fortement, puisque c'est
déjà environ deux tiers de nos importations que nous pouvons
réduire. Hors notre déficit commercial du fait de nos importations
de pétrole représente 70 Milliards d'euros. Potentiellement, nous
pourrions donc réduire de plus de 45 Milliards d'euros ce déficit
commercial avec nos seules ressources. Et pourtant, nous n'avons pas
encore évoqué la question des transports collectifs, ni même celle
de la fiscalité pour modifier nos comportements.
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