
Voila typiquement un système
qu'il faut bannir. L'auto-suffisance alimentaire est une obligation
morale pour nos enfants. Encore une fois, il s'agira donc d'étudier
combien de tonnes le système de distribution actuel gaspille, ce qui
signifie combien de bêtes sont sacrifiées pour rien dans ce système
marchand malsain.
Une fois ces chiffres publiés,
les objectifs seront donnés aux éleveurs, et les aides de la
politique agricole nationale suivront. Car la France en choisissant
la voie de la diversification va aussi démanteler progressivement
les élevages industriels. Nous veillerons en fait à ce que le maximum
d'exploitations agricoles se diversifient aussi un peu dans
l'élevage, avec de véritables zones de pâturages pour tous les
bestiaux. Ainsi, en considérant qu'une exploitation correspond
souvent à un couple gestionnaire avec quelques enfants,
l'objectif sera de réfléchir à un temps de travail permettant à
ce ménage de gérer son exploitation sans fournir d'efforts
excessifs du fait d'une trop grande taille de celle-ci. Nous
souhaiterons aussi que chaque exploitant ait les moyens d'embaucher
un ouvrier agricole au moins. Les vacances sont aussi une autre
réflexion à avoir, car bien souvent, les agriculteurs et éleveurs
en sont privés. L’État devra permettre par ses aides agricoles, à
ce que chaque exploitant puisse réellement s'accorder au
moins trois semaines de vrai repos chaque année. Ces aides seront
versées sur un compte épargne dédié, et l'exploitant en fera ce
qu'il voudra. Il pourra les cumuler par exemple sur plusieurs années,
s'il souhaite s'offrir une ou deux années sabbatiques pour voyager à
l'international.
En clair, une véritable
politique sociale agricole mais avec des contreparties :
La souffrance animale devra être
réduite au maximum. L’État privilégiera des investissements dans
des laboratoires de découpe directement dans les exploitations ou
les coopératives locales, et fera fermer progressivement les
abattoirs. Les normes sanitaires évolueront de telle façon à ce
qu'un animal puisse être prélevé en plein champs, et abattu au
fusil. Cela paraît anecdotique, mais ça ne l'est pas pour moi. Au
nom de quoi nous devrions accepter plus longtemps la marchandisation
du vivant et la souffrance animale ? Au nom de quoi devrions
nous tuer des bêtes dans des véritables Auschwitz animaliers ?
Où est notre humanité dans tout cela ?
Tuer à distance d'une balle dans
la tête un animal qui se contentait de paître dans son pré a au
moins l'avantage d'éliminer le stress du transport et de l'abattage,
tout en permettant de relocaliser au mieux la distribution de viande.
Car sitôt la carcasse découpée, sa distribution devra contenter en
premier lieu le marché local, puis les agglomérations proches.
Évidemment, toutes les régions n'ont pas le climat idéal pour
permettre la culture ou l'élevage de certaines espèces. De fait, la
France veillera à faciliter la réorganisation du marché et de la
logistique, et pilotera les prix.
S'agissant des viandes, c'est
d'ailleurs profondément nécessaire, car nous devons réduire la
consommation de viande de bœuf. Ainsi, les éleveurs seront
subventionnés pour diversifier leurs élevages et réduire peu à
peu les élevages de bœufs. Les prix à la vente de viande rouge
seront peu à peu relevés jusqu'à obtenir un équilibre dans les
consommations de produits carnés. Il faut savoir que l'on peut
nourrir 1000 personnes avec un bœuf, alors que l'alimentation qui lui
est nécessaire peut en nourrir 18.000. Il y'a aussi la consommation
d'eau virtuelle (à travers les aliments donnés aux bestiaux), et
les rejets de CO². Nous devrons donc réduire le cheptel national
tout doucement, nous diriger vers une transition permettant la
réduction d'alimentation des bestiaux par le soja ou les céréales
(particulièrement le maïs), afin de nous réapproprier un savoir
faire ancestral que nous avons perdu afin de diversifier notre
alimentation.
Cette politique agricole qui est
presque une politique paysanne n'en est pas moins basée sur une
véritable modernité agronomique, et contrairement à ce que l'on
pourrait croire, est nettement plus productiviste que celle
actuellement menée. Du fait du supplément de main d’œuvre
apporté, le prix des matières premières agricoles augmentera
nécessairement. Mais cela sera compensé par les aides de l’État
dans un premier temps, puis la réduction d'autres secteurs de
dépenses des ménages, notamment le transport et le logement.
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