Nous avons vu dans le précédent
chapitre que la richesse de la France était sa production agricole.
Mais c'est aussi avant tout la clé d'une politique économique et
sociale. Nos politiciens, particulièrement méprisants vis à vis du
monde rural ne considèrent celui-ci que comme une source de dépenses
ou de profits.
Pour ma part, j'y vois des
centaines de milliers de gens qui nourrissent mon pays. Mais
désormais, de nouveaux enjeux se posent à nous : Il faut gagner en
qualité, en quantité, en autonomie et en respect de
l'environnement.
La France produit du blé en quantité suffisante pour alimenter son marché intérieur et exporter. Il en va de même pour un autre végétal de consommation courante : La pomme de terre. Cette dernière est principalement cultivée dans le nord de la France. L'union nationale des producteurs de pomme de terre nous apprend ainsi que sur les 4,690 Millions de tonnes produites en France en 2011, 1,1 Millions seront consommées fraiches par les Français et 1,2 Millions partiront à la transformation. A noter que l'on estime à 400.000 tonnes la production de pomme de terre dans les potagers des Français.
Ce légume est emblématique, car
il est à tout point de vue nourrissant et accessible à toutes les
bourses. Il démontre aussi que les cultures de végétaux se font de
façon préférentielle dans les zones géographiques les plus
pertinentes.
Il est aussi très représentatif
quant au dogme économique actuel : Alors que nous sommes
auto-suffisants, nous avons exporté en 2011 près de 2 Millions de
tonnes et importé près de 80.000 tonnes. Sur ces 80.000 tonnes,
trois pays exportateurs : L'Allemagne, la Belgique et les
Pays-Bas. Nous pouvons considérer que les acteurs économiques des pays immédiatement
frontaliers considèrent leurs relations commerciales en fonction de
la proximité. Il n'y a ainsi rien d'illogique à ce que les
Alsaciens consomment des produits Allemands, tout comme les habitants
du Baden-Wurtemberg (de l'autre côté du Rhin) consomment des
produits Français.
Ce qui se joue là ne doit donc
pas être une prétention nationale, mais une considération
énergétique globale. En revanche, nous avons trouvé le moyen
d'importer 14.900 tonnes de pommes de terre (principalement sous
forme transformée) des Pays-Bas. Nous en avons exporté 120.000 à
destination de ce pays qui pourtant, produit presque autant en volume
que la France. Cela signifie que nous avons exporté des pommes de
terre, qui ont été transformées sur place pour être ré-exportées
en France.
En disant cela, vous avez toute
la logique économique européenne !
Les économies d'énergie ne
comptent pas, et l'alimentaire est vu comme un marché, et non comme
une nécessité vitale.
Un autre produit
marque pour sa part, notre perte progressive de diversité de
production : la tomate. Nous en produisons 250.000 tonnes quand
nous en consommons 845.000 chaque année. En clair, pour accéder à
notre auto-suffisance, il faudrait quadrupler cette production. Nous
pourrions en dire autant de la plupart des fruits et légumes que
nous importons massivement d'Espagne.
Aussi, en reprenant le contrôle
du pays, la première chose qu'un bon ministre de l'agriculture devrait
vérifier, ce sont les besoins alimentaires réels des Français, en
évitant de se fier aux chiffres de la grande distribution, sachant
que celle-ci peut gaspiller jusqu'à un tiers des légumes achetés par ses centrales d'achat.
A partir de ces chiffres, nous pourrions planifier notre réforme agricole avec l'objectif premier à atteindre : La diversité et l'auto-suffisance alimentaire. Et pour y arriver, une première réforme qui à priori serait très mal jugée par nos agriculteurs, serait la collectivisation des terres agricoles.
Concrètement, il s'agirait de
reprendre le contrôle de toutes les terres agricoles pour permettre
une redistribution gratuite de celles-ci à tout exploitant qui
voudrait s'installer. Évidemment, des compensations seraient
immédiatement versées et la taxe foncière sur les propriétés non
bâties serait supprimée. Sachant que la France investit près de 3
Milliards d'euros dans sa politique agricole, et que plus de 12
Milliards d'euros sont rétro-cédés de l'U.E au titre de la
Politique Agricole Commune, c'est donc plus de 15 Milliards d'euros
que nous pourrions utiliser à strict minima.
La première année, une très
grosse part de ce budget servirait donc à compenser la politique de
collectivisation des terres. Un nouveau cahier des charges serait
proposé aux agriculteurs, expliquant les souhaits du ministère.
Tout d'abord, là où nous sommes
en réelle surproduction, nous réduirons cette dernière afin
d'allouer de nouvelles surfaces à la production d'autres végétaux
où nous sommes en déficit de production. En outre, nous nous baserons
particulièrement pour les cultures céréalières aux normes
agronomiques proposées par Lydia et Claude Bourguignon, qui pour
faire simple, permettent d'augmenter le rendement avec moins de
mécanisation et d'utilisation d'intrants chimiques.
L’État investira massivement
dans des campagnes de communication afin d'inciter trois millions de
Français à s'installer en tant qu'exploitants agricoles et/ou
éleveurs. Les terres leurs seront donc fournies gratuitement, les
formations seront gratuites et rémunérées, l'accès au crédit à
taux zéro pour acquérir bâti, semences, troupeaux et outillage
sera facilité. Le but sera clairement de veiller à ce que la France
retrouve sa pleine puissance agricole en restaurant sa
« paysannerie ».
En considérant que les surfaces
agricoles travaillées seront réduites à quelques hectares par
exploitant à terme, le temps de travail lui même baissera. En
revanche, la France sera le premier acheteur des matières premières
agricoles, sur la base de négociations avec les agriculteurs
eux-mêmes. Il y'aura une obligation par la loi à ce que le tarif
plancher des matières premières agricoles - au delà des
subventions permettant de moderniser leur outillage et leur façon de
travailler la terre - permette à chacun de vivre dignement de sa
production. Car une réforme bien menée doit sur 10 ans, engager la
réduction progressive des aides agricoles en considérant que le
rachat des matières premières suffira à rentabiliser
l'exploitation et verser un revenu honorable à nos agriculteurs.
Les aides auront donc vocation à
indemniser très fortement les agriculteurs ayant dû céder leurs
terres à l'Etat (tout en continuant d'en jouir intégralement la
première année), mais aussi à investir sur les nouveaux outils de
culture, la modernisation des exploitations, les centrales à
méthanisation, des chevaux de traie, des semences anciennes
sélectionnées pour leur robustesse, leur rendement et leur capacité
à être ré-ensemencées après récolte.
Car l'un des autres problèmes qui se posent aux Français, c'est la main mise de certains chimiquiers et semenciers sur notre indépendance alimentaire. Ces derniers en effet produisent des semences hybrides voir O.G.M (qui seront interdites en France par la loi), qui dégénèrent relativement vite après ré-ensemencement. Hors, dans les nouvelles normes agronomiques de notre politique agricole, nous demanderons aux agriculteurs de conserver une partie de leurs récoltes pour les ré-ensemencer. C'est une garantie nécessaire d'indépendance totale de la Nation par rapport à des accidents industriels ou plus simplement des intérêts corporatifs s'agissant de notre alimentation.
Car l'un des autres problèmes qui se posent aux Français, c'est la main mise de certains chimiquiers et semenciers sur notre indépendance alimentaire. Ces derniers en effet produisent des semences hybrides voir O.G.M (qui seront interdites en France par la loi), qui dégénèrent relativement vite après ré-ensemencement. Hors, dans les nouvelles normes agronomiques de notre politique agricole, nous demanderons aux agriculteurs de conserver une partie de leurs récoltes pour les ré-ensemencer. C'est une garantie nécessaire d'indépendance totale de la Nation par rapport à des accidents industriels ou plus simplement des intérêts corporatifs s'agissant de notre alimentation.
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