jeudi 4 avril 2013

Une politique agricole totalement rénovée


Nous avons vu dans le précédent chapitre que la richesse de la France était sa production agricole. Mais c'est aussi avant tout la clé d'une politique économique et sociale. Nos politiciens, particulièrement méprisants vis à vis du monde rural ne considèrent celui-ci que comme une source de dépenses ou de profits.

Pour ma part, j'y vois des centaines de milliers de gens qui nourrissent mon pays. Mais désormais, de nouveaux enjeux se posent à nous : Il faut gagner en qualité, en quantité, en autonomie et en respect de l'environnement.

La France produit du blé en quantité suffisante pour alimenter son marché intérieur et exporter. Il en va de même pour un autre végétal de consommation courante : La pomme de terre. Cette dernière est principalement cultivée dans le nord de la France. L'union nationale des producteurs de pomme de terre nous apprend ainsi que sur les 4,690 Millions de tonnes produites en France en 2011, 1,1 Millions seront consommées fraiches par les Français et 1,2 Millions partiront à la transformation. A noter que l'on estime à 400.000 tonnes la production de pomme de terre dans les potagers des Français.

Ce légume est emblématique, car il est à tout point de vue nourrissant et accessible à toutes les bourses. Il démontre aussi que les cultures de végétaux se font de façon préférentielle dans les zones géographiques les plus pertinentes.

Il est aussi très représentatif quant au dogme économique actuel : Alors que nous sommes auto-suffisants, nous avons exporté en 2011 près de 2 Millions de tonnes et importé près de 80.000 tonnes. Sur ces 80.000 tonnes, trois pays exportateurs : L'Allemagne, la Belgique et les Pays-Bas. Nous pouvons considérer que les acteurs économiques des pays immédiatement frontaliers considèrent leurs relations commerciales en fonction de la proximité. Il n'y a ainsi rien d'illogique à ce que les Alsaciens consomment des produits Allemands, tout comme les habitants du Baden-Wurtemberg (de l'autre côté du Rhin) consomment des produits Français.

Ce qui se joue là ne doit donc pas être une prétention nationale, mais une considération énergétique globale. En revanche, nous avons trouvé le moyen d'importer 14.900 tonnes de pommes de terre (principalement sous forme transformée) des Pays-Bas. Nous en avons exporté 120.000 à destination de ce pays qui pourtant, produit presque autant en volume que la France. Cela signifie que nous avons exporté des pommes de terre, qui ont été transformées sur place pour être ré-exportées en France.

En disant cela, vous avez toute la logique économique européenne !

Les économies d'énergie ne comptent pas, et l'alimentaire est vu comme un marché, et non comme une nécessité vitale.

Un autre produit marque pour sa part, notre perte progressive de diversité de production : la tomate. Nous en produisons 250.000 tonnes quand nous en consommons 845.000 chaque année. En clair, pour accéder à notre auto-suffisance, il faudrait quadrupler cette production. Nous pourrions en dire autant de la plupart des fruits et légumes que nous importons massivement d'Espagne.

Aussi, en reprenant le contrôle du pays, la première chose qu'un bon ministre de l'agriculture devrait vérifier, ce sont les besoins alimentaires réels des Français, en évitant de se fier aux chiffres de la grande distribution, sachant que celle-ci peut gaspiller jusqu'à un tiers des légumes achetés par ses centrales d'achat.

A partir de ces chiffres, nous pourrions planifier notre réforme agricole avec l'objectif premier à atteindre : La diversité et l'auto-suffisance alimentaire. Et pour y arriver, une première réforme qui à priori serait très mal jugée par nos agriculteurs, serait la collectivisation des terres agricoles.

Concrètement, il s'agirait de reprendre le contrôle de toutes les terres agricoles pour permettre une redistribution gratuite de celles-ci à tout exploitant qui voudrait s'installer. Évidemment, des compensations seraient immédiatement versées et la taxe foncière sur les propriétés non bâties serait supprimée. Sachant que la France investit près de 3 Milliards d'euros dans sa politique agricole, et que plus de 12 Milliards d'euros sont rétro-cédés de l'U.E au titre de la Politique Agricole Commune, c'est donc plus de 15 Milliards d'euros que nous pourrions utiliser à strict minima.

La première année, une très grosse part de ce budget servirait donc à compenser la politique de collectivisation des terres. Un nouveau cahier des charges serait proposé aux agriculteurs, expliquant les souhaits du ministère.

Tout d'abord, là où nous sommes en réelle surproduction, nous réduirons cette dernière afin d'allouer de nouvelles surfaces à la production d'autres végétaux où nous sommes en déficit de production. En outre, nous nous baserons particulièrement pour les cultures céréalières aux normes agronomiques proposées par Lydia et Claude Bourguignon, qui pour faire simple, permettent d'augmenter le rendement avec moins de mécanisation et d'utilisation d'intrants chimiques.

L’État investira massivement dans des campagnes de communication afin d'inciter trois millions de Français à s'installer en tant qu'exploitants agricoles et/ou éleveurs. Les terres leurs seront donc fournies gratuitement, les formations seront gratuites et rémunérées, l'accès au crédit à taux zéro pour acquérir bâti, semences, troupeaux et outillage sera facilité. Le but sera clairement de veiller à ce que la France retrouve sa pleine puissance agricole en restaurant sa « paysannerie ».

En considérant que les surfaces agricoles travaillées seront réduites à quelques hectares par exploitant à terme, le temps de travail lui même baissera. En revanche, la France sera le premier acheteur des matières premières agricoles, sur la base de négociations avec les agriculteurs eux-mêmes. Il y'aura une obligation par la loi à ce que le tarif plancher des matières premières agricoles - au delà des subventions permettant de moderniser leur outillage et leur façon de travailler la terre - permette à chacun de vivre dignement de sa production. Car une réforme bien menée doit sur 10 ans, engager la réduction progressive des aides agricoles en considérant que le rachat des matières premières suffira à rentabiliser l'exploitation et verser un revenu honorable à nos agriculteurs.

Les aides auront donc vocation à indemniser très fortement les agriculteurs ayant dû céder leurs terres à l'Etat (tout en continuant d'en jouir intégralement la première année), mais aussi à investir sur les nouveaux outils de culture, la modernisation des exploitations, les centrales à méthanisation, des chevaux de traie, des semences anciennes sélectionnées pour leur robustesse, leur rendement et leur capacité à être ré-ensemencées après récolte. 

Car l'un des autres problèmes qui se posent aux Français, c'est la main mise de certains chimiquiers et semenciers sur notre indépendance alimentaire. Ces derniers en effet produisent des semences hybrides voir O.G.M (qui seront interdites en France par la loi), qui dégénèrent relativement vite après ré-ensemencement. Hors, dans les nouvelles normes agronomiques de notre politique agricole, nous demanderons aux agriculteurs de conserver une partie de leurs récoltes pour les ré-ensemencer. C'est une garantie nécessaire d'indépendance totale de la Nation par rapport à des accidents industriels ou plus simplement des intérêts corporatifs s'agissant de notre alimentation.

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