dimanche 5 mai 2013

Prendre à bras le corps un sujet sérieux.


L'un des thèmes centraux de la gauche Française pour se donner une assise morale soit-disant respectable, est de condamner tous propos qui marqueraient une opposition forte à l'accueil continu de migrants. Nous sommes habitués à ce que quiconque explique souhaiter une régulation forte des flux de personnes entrantes aux frontières, soit immédiatement suspecté d'être un raciste notoire, un xénophobe et en toute logique un électeur du Front National.

De fait, alors que le sujet de l'immigration se ramifie en de nombreuses problématiques sociales, économiques et sociétales, les Français osent de moins en moins aborder cette question sous peine qu'un ayatollah de la gauche bien pensante vienne jeter son fiel en place publique, sur le malheureux qui aurait exprimé une pensée contraire à la doxa.

L'immigration clandestine est très difficile à évaluer, du fait que les migrants illégaux ont toutes bonnes raisons de se cacher. Entre 200.000 et 400.000 personnes seraient actuellement sur le territoire Français en toute illégalité. Du point de vue de l'immigration légale, c'est environ 1.5 Millions d'européens qui sont entrés en France du fait de l'ouverture des frontières, 1,5 autres Millions d'Africains dont l'essentiel viennent du Maroc et d'Algérie, et l'Asie représente 520.000 personnes dont une petite moitié venant de Turquie.

L'INSEE nous informe aussi que les enfants nés de deux parents étrangers étaient en 2011 au nombre de 100.000. Plus globalement, la France se métisse chaque année un peu plus, du fait d'afflux de migrants constants que l'ouverture totale des frontières empêche de réguler. Il y'aurait plus de 5 Millions d'étrangers et de descendants de migrants en France métropolitaine. Certains spécialistes évoquent le fait que si rien n'est institué pour endiguer le flot d'immigration illégale au plus vite, dans 60 ans, les populations indo-européennes ayant peuplé pendant plus de 10.000 ans la France, seront en infériorité numérique par rapport à des populations originaires d'Afrique.

Le simple fait de présenter un tel constat sans en tirer pour le moment une seule conclusion positive ou négative, est déjà pour le bien-pensant de gauche, un prétexte pour jeter un doute très sérieux sur ma probable xénophobie. Malheureusement pour notre gentil Bisounours, j'ai été élevé par Africain, musulman de surcroît, et par conséquent mon regard sur l'immigration reste intrinsèquement humaniste. Je ne considère pas que mon beau-père métissé Corse et Tchadien, qui m'a éduqué et aidé à faire mes premiers pas dans la politique (au sens droite-gauche de ce qu'il en connaissait), ancien pilote de l'Armée Française, devenu ingénieur en informatique en France, mériterait d'être moins Français qu'un petit blanc mondialiste pronant la dissolution de notre pays. Mon beau-père, profondément africain dans son histoire, et totalement Français par sa culture au sein d'un peuple disposant de son identité culturelle plus qu'une langue commune pour exister, ne souhaite pas que la France disparaisse. Cela à l'égal de l'ensemble des Français, qu'importe leurs distinctions sociales fondées sur des réalités culturelles individuelles à chacun d'entre nous. Le Commun apprécie d'autres considérations que nos origines culturelles, ce qui impliquer que refuser à tous le droit au Commun sous prétexte d'un universalisme se voulant démolir notre organisation sociale, n'est plus du tout du socialisme. La gauche de Posture, a bon dos de vouloir censurer les débats qui intéressent la Société, elle considère que ce genre de convictions ne reviennent qu'à quelques minorités de jeunes européïstes convaincues que tant les arabes, les blacks, les asiats que les blancs, souhaitent tous abolir nos Régulations par la Frontière. Ce qui n'est pas vrai. Je prétends que tant les arabes, les blacks, les asiats et les blancs qui vivent dans ce pays, comprennent l'importance de la frontière pour organiser le Commun, et que même en matière du traitement le plus humaniste que possible, en amont et en aval du problème, il faut réguler de toutes les façons possibles, pour cristaliser un peu notre Commun, au lieu de le bouleverser sans cesse par tous les vents (capitaux, marchandises et personnes). Je vais tenter de démontrer aussi que notre Bisounours est pour sa part un raciste qui s'ignore...

L'humanité est constituée de civilisations qui se sont construites par des invasions successives ou au contraire par leur isolement géographique. Des codes culturels, des religions, des langues et des traditions ont ainsi émergé dans chaque recoin de la planète et sont le véritable trésor de l'humanité. Chaque fois que notre Bisounours part en voyage au Pérou, au Togo ou en Indonésie, il s'émerveille de toutes ces différences qui le dépaysent. Il apprend très vite que des us et coutumes tout à fait banales en France peuvent être mal vues en d'autres contrées et s'attache à faire attention à ses propres repères occidentaux pour ne pas choquer son entourage. C'est une façon de se faire accepter, en France nous parlerions d'intégration.

Cependant, une fois de retour en France, Bisounours s'indigne du fait que certaines personnes se considèrent choquées lorsqu'elles constatent que des étrangers puissent se sentir tout à fait à l'aise en revendiquant leurs particularités culturelles, comme des normes à accepter en France. Pour prendre un exemple très sulfureux, nos femmes se sont battues pour acquérir leur équité avec les hommes sur des questions sociales et salariales, et ne plus être asservies sous le régime du patriarcat. Aussi, lorsqu'une femme se ballade en Burqa dans nos rues, il est parfaitement légitime qu'en vertu de nos us et coutumes franco-françaises, un passant puisse s'indigner d'un tel électrochoc culturel dans son pays. Cela correspond pour lui à un manque de respect quant à ses propres valeurs françaises, sur ce qui fait la liberté sexuelle de la femme.

De la même façon, si bien des souffrances animales sont encore permises par notre société occidentale, (notamment par l'industrialisation de la mise à mort des bestiaux), nos repères culturels font que nous cherchons des solutions (encore bancales) pour réduire cette souffrance. Voila pourquoi très imparfaitement, nous fermons les yeux sur le problème de fond en considérant que l'électro-narcose a au moins le mérite d’assommer les bêtes qui devront être égorgées. C'est un point de vue occidental et il se trouve que nous sommes en France. C'est donc en toute logique une norme qui n'est pas sensée trouver d'exceptions pour des communautés ayant des traditions et des points de repères différents des nôtres. Plus de la moitié des bovins et ovins sont égorgés sans étourdissement en France alors que la norme devrait être de 0 %. Bien sur l'étourdissement n'est qu'une façade pour nous rassurer sur l'absence de souffrance des animaux, mais c'est mieux que rien en attendant d'évoluer vers la disparition des abattoirs. En outre, je ne pense pas qu'un seul Français voit un mal à ce qu'une prière rituelle soit adressée à un animal sacrifié, mais dans notre inconscient collectif, il n'est pas question d'égorger une bête à blanc. Nous consommons pourtant des animaux ayant vécu ce traumatisme car notre Bisounours tient à ce que les repères culturels d'une minorité supplantent les repères culturels de la majorité.

Cela signifie que les normes sociétales occidentales qui n'auraient aucune chance d'avoir le droit de citer dans d'autres pays du Monde (et c'est tant mieux), ne trouvent pas une équivalence de traitement en France. Bien au contraire, plus que de la tolérance, nous instituons par la loi ou l'absence de réglementation des normes qui ne sont pas les nôtres.

Car notre cher Bisounours revendique le fait que les peuples protègent leurs repères culturels et traditions partout dans le Monde, mais qu'il serait tout à fait xénophobe que notre propre peuple puisse souhaiter en faire autant. D'une certaine façon, notre Bisounours a un petit souci d'identité et montre une certaine "introphobie". Mais il ne se rend pas compte qu'il génère par sa volonté d'ouvrir aux quatre vents nos frontières et accepter sans conditions les normes culturelles des migrants, un malaise social, sociétal et économique qui sera le terreau du racisme entre les communautés.

Car soyons clairs : imaginons (et heureusement ça n'est pas le cas) que la France ait toujours maintenu ses frontières totalement hermétiques. Les premiers migrants seraient alors source de curiosité, pour quelques-uns de rejet et pour d'autres d'une véritable envie d'échanger des points de vue. Si nous imaginons désormais une France qui se contente de filtrer les migrants à ses frontières pour que ces derniers, même par filiation restent largement inférieurs numériquement au reste de la population, le brassage se fait alors naturellement. Les étrangers constatant qu'aucun passe-droit ne serait pour autant donné sur leurs propres normes culturelles et sociales, continueraient de vivre leurs traditions, mais uniquement dans la sphère privée ou associative. Les Français de "souche" ne se sentant pas oppressés par des repères culturels qui ne sont pas les leurs, resteraient néanmoins au contact d'une population immigrée et apprendraient à la connaître sans craindre de perdre leur propre identité en tant que groupe ethnique et culturel. D'autant qu'il n'y aurait aucune difficulté sociale ou économique pour intégrer ces gens normalement.

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