S'il
fallait un début à cette histoire, nous commencerions par sortir de
l'Union Européenne. La corvée est pour moi d'en expliquer les
raisons quand le plaisir serait de rédiger ce que nous pourrions
faire ensuite. Je ne puis vous convaincre cependant du bien fondé de
ma pensée politique, tout du moins la soumettre à votre analyse
critique, sans dresser un état des lieux de notre pays au moment où
j'entame la rédaction de cet essai.
Mais
avant de m'imposer cette corvée, sachez que d'autres le font bien
mieux que moi. Aussi, je citerais parfois des noms de personnes qui
ont largement contribué à forger ma pensée politique, et il
conviendra pour le lecteur qui souhaite en savoir plus, de mener
quelques recherches sur internet afin d'obtenir une analyse plus fine
des problèmes que je soulèverais.
Donc
nous commencerions par sortir de l'Union Européenne. Non par esprit
de fermeture ou de « repli sur soi » comme se plaît à
le répéter la propagande politico-médiatique actuelle, mais
d'abord pour assainir la France du désastre provoqué par plus de 40
années de dérégulation économique et sociale.
Selon
François Asselineau, et plus encore par les sources que cite
régulièrement cet inspecteur général des finances et homme
politique Français, l'Union Européenne est un produit « made
in U.S.A ». Au début des années 50, la C.I.A par l'entremise
de Think Tanks et autres fondations bien subventionnées, a graissé
la patte à de nombreux politiciens européens rêvant de construire
les États-Unis d'Europe. Les intérêts des uns et des autres se
comprenaient. Il s'agissait pour les États-Unis d'étendre leur
influence sur l'Europe occidentale, garantir son alignement
idéologique et surtout militaire face à la puissante Russie qui
bravait les vues impérialistes des américains. De leur côté, les
partisans de la construction européenne comme Jean Monnet, étaient
peut être traumatisés par un sous-continent ayant connu presque
successivement deux guerres affreuses, et nourrissaient l'idée qu'en
parvenant à fédéraliser l'Europe en un même État, il n'y aurait
plus de guerres possibles de facto. Le seul problème, c'est que
cette Europe s'est construite bien plus dans le secret des cabinets
qu'avec l'assentiment réel des peuples. L'euro est l'outil politique
qui devait rendre impossible tout retour en arrière s'agissant de
cette construction géopolitique absurde. En imposant à différents
peuples une même monnaie fiduciaire à palper au quotidien en plus
des drapeaux bleus aux étoiles d'or, l'Union Européenne devenait
une entité rentrant dans notre inconscient collectif comme ayant une
certaine normalité, ou autrement dit, une raison d'être.
Pour
mesurer à quel point l'euro est bien plus un outil politique qu'un
outil monétaire à proprement parler, je souhaite reprendre une
source que cite régulièrement François Asselineau dans ses
conférences. Il s'agit d'un article du Daily Telegraph datant du 19
septembre 2000 rédigé par Ambrose Evans-Prichard, un journaliste
britannique très apprécié outre manche pour le sérieux de son
travail. Voilà la traduction de l'article qu'il rédigea en cette
fin d'été 2000 :
Des
documents déclassifiés du gouvernement américain montrent que la
communauté du renseignement aux États-Unis a mené une campagne
dans les années 1950 et 1960 pour favoriser l'unification de
l'Europe. Celle-ci finança et dirigea le mouvement fédéraliste
européen.
Les
documents confirment des soupçons émis à l'époque : en
coulisse, l'Amérique travaillait avec acharnement à pousser la
Grande-Bretagne à s'intégrer à un État européen. Un mémorandum
daté du 26 juillet 1950 donne des instructions pour une campagne
visant à promouvoir un véritable parlement européen. Il est signé
par le Général William J. Donovan, chef du bureau américain des
services stratégiques en temps de guerre (OSS), l'ancêtre de la
C.I.A.
Certains
de ces documents, découverts par Joshua Paul, chercheur à
l'université de Georgetown à Washington, avaient été mis à la
disposition par les archives nationales américaines. Le principal
levier de Washington à l'ordre du jour européen était le comité
américain pour une Europe unie (ACUE : American Committee on
United Europe), créé en 1948. Donovan, qui se présentait alors en
avocat en droit privé, en était le président.
Le
vice-président, Allen Dulles, était le directeur de la C.I.A
pendant les années 1950. Le comité comptait parmi ses membres
Walter Bedell Smith, le premier directeur de la C.I.A, ainsi que
d'anciennes personnalités et responsables de l'OSS qui travaillaient
par intermittence pour la C.I.A. Les documents montrent que l'ACUE a
financé le mouvement européen, l'organisation fédéralisatrice la
plus importante d'après-guerre. En 1953, par exemple, l'ACUE a
assuré 53,5% du financement du mouvement.
L'European
Youth Campaign, une branche du mouvement européen, était
entièrement financée et contrôlée par Washington. Son directeur
Belge, le Baron Boel, recevait des versements mensuels sur un compte
spécial. Lorsqu'il était à la tête du Mouvement Européen, Joseph
Retinger, d'origine Polonaise, avait tenté de mettre un frein à une
telle main mise et de lever des fonds en Europe. Il fut rapidement
réprimandé. Les dirigeants du Mouvement Européen-Retinger, le
visionnaire Robert Schuman et l'ancien premier ministre Belge
Paul-Henri Spaak, étaient tous traités comme des employés par
leurs parrains Américains. Le rôle des Etats-Unis fut tenu secret.
L'argent de l'ACUE provenait des fondations Ford et Rockefeller,
ainsi que de milieux d'affaires ayant des liens étroits avec le
gouvernement Américain.
Paul
Hofman, directeur de la fondation Ford et ex-officier de l'OSS, fut
également à la tête de l'ACUE à la fin des années 1950. Le
Département d'Etat y jouait aussi un rôle. Une note émanant de la
direction Europe, datée du 11 juin 1965, conseille au
vice-président de la Communauté Economique Européenne, Robert
Marjolin, de poursuivre de façon subreptice l'objectif d'une union
monétaire.
Elle
recommande d'empêcher tout débat jusqu'au moment où « l'adoption
de telles propositions serait devenue pratiquement inévitable ».
Pour
qui prendrait le temps de méditer à l'importance des révélations
contenues dans cet article, il n'y aurait pas besoin des explications
suivantes pour légitimer notre sortie au plus vite de l'Union
Européenne. Ce que Evans-Pritchard révèle, n'est rien de moins que
la vassalisation de la France et des autres Etats-Membres de l'Union
Européenne aux États-Unis d'Amérique. Hors, lorsque la Résistance
Française s'organisa pour lutter contre l'occupant Nazi, ça n'était
certainement pas en imaginant que quelques années plus tard, par la
corruption et la rétention d'informations aux peuples, notre pays
serait à nouveau occupé, mais cette fois-ci par l'Amérique.
Vous
n'y croyez pas vraiment ?
Eh
bien allumez votre téléviseur et comptez combien de séries
Américaines et films d'outre atlantique viennent coloniser nos
cerveaux. Combien de programmes de télé-réalité ne sont en fait
que la transposition d'émissions de pur racolage existantes aux
U.S.A ? Et ce qui fera le lien avec les explications qui vont
suivre :
A
quel modèle économique typiquement Américain sommes nous
assujettis depuis près de 30 ans ? Au moment où j'écris ces
lignes, dans un silence médiatique presque assourdissant, l'Union
Européenne et les États-Unis négocient un traité de libre
échange. Libre échange qui au sein même de l'U.E a détruit des
millions d'emplois industriels en France et gaspillé une quantité
colossale de pétrole pour le plus grand plaisir des actionnaires de
multinationales.
Hors
réfléchissons bien, dans le cadre d'un traité de libre-échange,
qui sera toujours le perdant ? Celui-qui aura la monnaie la plus
forte. En effet, vous l'avez certainement lu et entendu plusieurs
fois, mais l'euro fort pénalise nos exportations. C'est une
constante économique. Tous les États souverains du Monde, se mènent
une véritable guerre monétaire pour remporter des marchés
internationaux. La Chine est l'un des pays qui remporte haut la main
cette bataille puisque le Yuan est sous évalué par rapport à son
économie réelle. Outre le fait que l'Union Européenne s'est
arrogée le droit de négocier pour tous ses Etats-Membres d'être la
seule à pouvoir négocier les accords commerciaux et les droits de
douane qui en découlent au plus grand profit de la Chine, ce dernier
pays facilite d'autant plus ses exportations en France, du fait qu'un
euro vaut environ 9 Yuans au moment de la rédaction de ce livre.
Les
articles 28 à 32 du Traité sur le Fonctionnement de l'Union
Européenne (T.F.U.E : le Traité de Lisbonne), interdisent
toutes restrictions de quelconque nature aux importations et
exportations pour les États signataires du traité. Les félons qui
ont défendu et approuvé ce traité le 4 février 2008 en congrès,
ont donné les clés à la Commission Européenne des négociations
commerciales entre les pays tiers et la France au sein de
l'Organisation Mondiale du Commerce. Notons toutefois que la trahison
est en vérité plus ancienne, puisque le Traité de Lisbonne reprend
et aggrave le Traité de Maastricht ratifié en 1992.
Bonjour Sylvain, je crois qu'il est important de souligner, que si l'ue s'est construite sur l'idée qu'il y ait eu deux guerres mondiales, et que cela ne devait plus se reproduire, qu'il est nécessaire de prendre en considération les révélations d'une part du docteur Rath sur l'industrie chimique allemande (fin XIX ème, début XXème siècle) et sur son idée de créer une europe unie. Et d'autre part les analyses de l'historienne Lacroix-Riz sur le rôle de la synarchie européenne avant la deuxième guerre mondiale. Ces deux auteurs démontrent clairement que par ces deux analyses, les guerres ont étaient forgées et fabriquées par une élite internationale.
RépondreSupprimerPar conséquent il est facile de démontrer que cela rentre dans la "Stratégie du Choc", création du problème pour imposer la solution qui n'aurait pu se faire autrement.
Exact Rolland, il serait intéressant d'expliquer ces questions d'arrière fond. D'ailleurs, je monte un dossier à ce sujet dans le cadre d'une conférence que je vais présenter à Bordeaux.
RépondreSupprimerAu moment où j'ai rédigé les premières lignes de l'essai, expliquer le problème européen me gonflait déjà car j'avais l'impression non pas d'imaginer un autre avenir, mais répéter presque de façon scolaire ce que j'ai appris durant ces années.
Néanmoins, effectivement, ça vaut le coup de synthétiser l'histoire plus ancienne de l'usine à gaz. Je m'y pencherais à la fin de la rédaction de l'essai, sauf si quelqu'un me propose un texte à intercaler dans le premier chapitre, qui soit factuel, pas trop "conspi" et globalement bien tourné.
Avis aux amateurs.
;)
Pour toute proposition de l'histoire plus ancienne, elle viendrait entre le 4ème et le 5ème paragraphe soit après la phrase suivante :
RépondreSupprimer"l'Union Européenne devenait une entité rentrant dans notre inconscient collectif comme ayant une certaine normalité, ou autrement dit, une raison d'être."
Tu fais un travail considérable, en fait tu es en train de réaliser ce que FA devrait faire, chose qu'il promet mais qu'il ne réalise pas et ce depuis 5 ans.
RépondreSupprimerPar ailleurs j'ai commenté ton article parce que je pensais qu'il rentrait dans un cadre de coopération d'individus pouvant t'aider, mais il semble que ton appel ait peu d'échos, c'est regrettable.
Je pense que tu pourrais gagner en lisibilité en fournissant des liens qui font référence aux personnes ou aux faits que tu nommes sans trop rentrer dans le détail. Par exemple pour Lacroix-Riz donner le titre du livre "Le choix de la défaite : Les élites françaises dans les années 1930" suffit amplement pour justifier le propos. Aux lecteurs de faire les recherches, tu n'es pas un historien.
Peut-être aussi se poser la question: à qui s'adresse le livre? parce que la structure de ton livre peut varier, il me semble évident que l'on écrit pas de la même façon si le lecteur est instruit ou pas.
Je n'ai pas encore tout lu et je vais le faire dans les jours qui viennent ou avant;).
De mon côté j'écris aussi sur un sujet qui n'a rien a voir avec la politique mais qui peut avoir un lien, puisqu'il s'agit de savoir comment fonctionne les "croyances".