dimanche 31 mars 2013

Etat des lieux de la France dans l'Union Européenne (partie 1)


L'Europe, toute une histoire...


S'il fallait un début à cette histoire, nous commencerions par sortir de l'Union Européenne. La corvée est pour moi d'en expliquer les raisons quand le plaisir serait de rédiger ce que nous pourrions faire ensuite. Je ne puis vous convaincre cependant du bien fondé de ma pensée politique, tout du moins la soumettre à votre analyse critique, sans dresser un état des lieux de notre pays au moment où j'entame la rédaction de cet essai.

Mais avant de m'imposer cette corvée, sachez que d'autres le font bien mieux que moi. Aussi, je citerais parfois des noms de personnes qui ont largement contribué à forger ma pensée politique, et il conviendra pour le lecteur qui souhaite en savoir plus, de mener quelques recherches sur internet afin d'obtenir une analyse plus fine des problèmes que je soulèverais.

Donc nous commencerions par sortir de l'Union Européenne. Non par esprit de fermeture ou de « repli sur soi » comme se plaît à le répéter la propagande politico-médiatique actuelle, mais d'abord pour assainir la France du désastre provoqué par plus de 40 années de dérégulation économique et sociale.

Selon François Asselineau, et plus encore par les sources que cite régulièrement cet inspecteur général des finances et homme politique Français, l'Union Européenne est un produit « made in U.S.A ». Au début des années 50, la C.I.A par l'entremise de Think Tanks et autres fondations bien subventionnées, a graissé la patte à de nombreux politiciens européens rêvant de construire les États-Unis d'Europe. Les intérêts des uns et des autres se comprenaient. Il s'agissait pour les États-Unis d'étendre leur influence sur l'Europe occidentale, garantir son alignement idéologique et surtout militaire face à la puissante Russie qui bravait les vues impérialistes des américains. De leur côté, les partisans de la construction européenne comme Jean Monnet, étaient peut être traumatisés par un sous-continent ayant connu presque successivement deux guerres affreuses, et nourrissaient l'idée qu'en parvenant à fédéraliser l'Europe en un même État, il n'y aurait plus de guerres possibles de facto. Le seul problème, c'est que cette Europe s'est construite bien plus dans le secret des cabinets qu'avec l'assentiment réel des peuples. L'euro est l'outil politique qui devait rendre impossible tout retour en arrière s'agissant de cette construction géopolitique absurde. En imposant à différents peuples une même monnaie fiduciaire à palper au quotidien en plus des drapeaux bleus aux étoiles d'or, l'Union Européenne devenait une entité rentrant dans notre inconscient collectif comme ayant une certaine normalité, ou autrement dit, une raison d'être.

Pour mesurer à quel point l'euro est bien plus un outil politique qu'un outil monétaire à proprement parler, je souhaite reprendre une source que cite régulièrement François Asselineau dans ses conférences. Il s'agit d'un article du Daily Telegraph datant du 19 septembre 2000 rédigé par Ambrose Evans-Prichard, un journaliste britannique très apprécié outre manche pour le sérieux de son travail. Voilà la traduction de l'article qu'il rédigea en cette fin d'été 2000 :

Des documents déclassifiés du gouvernement américain montrent que la communauté du renseignement aux États-Unis a mené une campagne dans les années 1950 et 1960 pour favoriser l'unification de l'Europe. Celle-ci finança et dirigea le mouvement fédéraliste européen.

Les documents confirment des soupçons émis à l'époque : en coulisse, l'Amérique travaillait avec acharnement à pousser la Grande-Bretagne à s'intégrer à un État européen. Un mémorandum daté du 26 juillet 1950 donne des instructions pour une campagne visant à promouvoir un véritable parlement européen. Il est signé par le Général William J. Donovan, chef du bureau américain des services stratégiques en temps de guerre (OSS), l'ancêtre de la C.I.A.

Certains de ces documents, découverts par Joshua Paul, chercheur à l'université de Georgetown à Washington, avaient été mis à la disposition par les archives nationales américaines. Le principal levier de Washington à l'ordre du jour européen était le comité américain pour une Europe unie (ACUE : American Committee on United Europe), créé en 1948. Donovan, qui se présentait alors en avocat en droit privé, en était le président.

Le vice-président, Allen Dulles, était le directeur de la C.I.A pendant les années 1950. Le comité comptait parmi ses membres Walter Bedell Smith, le premier directeur de la C.I.A, ainsi que d'anciennes personnalités et responsables de l'OSS qui travaillaient par intermittence pour la C.I.A. Les documents montrent que l'ACUE a financé le mouvement européen, l'organisation fédéralisatrice la plus importante d'après-guerre. En 1953, par exemple, l'ACUE a assuré 53,5% du financement du mouvement.

L'European Youth Campaign, une branche du mouvement européen, était entièrement financée et contrôlée par Washington. Son directeur Belge, le Baron Boel, recevait des versements mensuels sur un compte spécial. Lorsqu'il était à la tête du Mouvement Européen, Joseph Retinger, d'origine Polonaise, avait tenté de mettre un frein à une telle main mise et de lever des fonds en Europe. Il fut rapidement réprimandé. Les dirigeants du Mouvement Européen-Retinger, le visionnaire Robert Schuman et l'ancien premier ministre Belge Paul-Henri Spaak, étaient tous traités comme des employés par leurs parrains Américains. Le rôle des Etats-Unis fut tenu secret. L'argent de l'ACUE provenait des fondations Ford et Rockefeller, ainsi que de milieux d'affaires ayant des liens étroits avec le gouvernement Américain.

Paul Hofman, directeur de la fondation Ford et ex-officier de l'OSS, fut également à la tête de l'ACUE à la fin des années 1950. Le Département d'Etat y jouait aussi un rôle. Une note émanant de la direction Europe, datée du 11 juin 1965, conseille au vice-président de la Communauté Economique Européenne, Robert Marjolin, de poursuivre de façon subreptice l'objectif d'une union monétaire.

Elle recommande d'empêcher tout débat jusqu'au moment où « l'adoption de telles propositions serait devenue pratiquement inévitable ».

Pour qui prendrait le temps de méditer à l'importance des révélations contenues dans cet article, il n'y aurait pas besoin des explications suivantes pour légitimer notre sortie au plus vite de l'Union Européenne. Ce que Evans-Pritchard révèle, n'est rien de moins que la vassalisation de la France et des autres Etats-Membres de l'Union Européenne aux États-Unis d'Amérique. Hors, lorsque la Résistance Française s'organisa pour lutter contre l'occupant Nazi, ça n'était certainement pas en imaginant que quelques années plus tard, par la corruption et la rétention d'informations aux peuples, notre pays serait à nouveau occupé, mais cette fois-ci par l'Amérique.

Vous n'y croyez pas vraiment ?

Eh bien allumez votre téléviseur et comptez combien de séries Américaines et films d'outre atlantique viennent coloniser nos cerveaux. Combien de programmes de télé-réalité ne sont en fait que la transposition d'émissions de pur racolage existantes aux U.S.A ? Et ce qui fera le lien avec les explications qui vont suivre :

A quel modèle économique typiquement Américain sommes nous assujettis depuis près de 30 ans ? Au moment où j'écris ces lignes, dans un silence médiatique presque assourdissant, l'Union Européenne et les États-Unis négocient un traité de libre échange. Libre échange qui au sein même de l'U.E a détruit des millions d'emplois industriels en France et gaspillé une quantité colossale de pétrole pour le plus grand plaisir des actionnaires de multinationales.

Hors réfléchissons bien, dans le cadre d'un traité de libre-échange, qui sera toujours le perdant ? Celui-qui aura la monnaie la plus forte. En effet, vous l'avez certainement lu et entendu plusieurs fois, mais l'euro fort pénalise nos exportations. C'est une constante économique. Tous les États souverains du Monde, se mènent une véritable guerre monétaire pour remporter des marchés internationaux. La Chine est l'un des pays qui remporte haut la main cette bataille puisque le Yuan est sous évalué par rapport à son économie réelle. Outre le fait que l'Union Européenne s'est arrogée le droit de négocier pour tous ses Etats-Membres d'être la seule à pouvoir négocier les accords commerciaux et les droits de douane qui en découlent au plus grand profit de la Chine, ce dernier pays facilite d'autant plus ses exportations en France, du fait qu'un euro vaut environ 9 Yuans au moment de la rédaction de ce livre.

Les articles 28 à 32 du Traité sur le Fonctionnement de l'Union Européenne (T.F.U.E : le Traité de Lisbonne), interdisent toutes restrictions de quelconque nature aux importations et exportations pour les États signataires du traité. Les félons qui ont défendu et approuvé ce traité le 4 février 2008 en congrès, ont donné les clés à la Commission Européenne des négociations commerciales entre les pays tiers et la France au sein de l'Organisation Mondiale du Commerce. Notons toutefois que la trahison est en vérité plus ancienne, puisque le Traité de Lisbonne reprend et aggrave le Traité de Maastricht ratifié en 1992.

4 commentaires:

  1. Bonjour Sylvain, je crois qu'il est important de souligner, que si l'ue s'est construite sur l'idée qu'il y ait eu deux guerres mondiales, et que cela ne devait plus se reproduire, qu'il est nécessaire de prendre en considération les révélations d'une part du docteur Rath sur l'industrie chimique allemande (fin XIX ème, début XXème siècle) et sur son idée de créer une europe unie. Et d'autre part les analyses de l'historienne Lacroix-Riz sur le rôle de la synarchie européenne avant la deuxième guerre mondiale. Ces deux auteurs démontrent clairement que par ces deux analyses, les guerres ont étaient forgées et fabriquées par une élite internationale.
    Par conséquent il est facile de démontrer que cela rentre dans la "Stratégie du Choc", création du problème pour imposer la solution qui n'aurait pu se faire autrement.

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  2. Exact Rolland, il serait intéressant d'expliquer ces questions d'arrière fond. D'ailleurs, je monte un dossier à ce sujet dans le cadre d'une conférence que je vais présenter à Bordeaux.

    Au moment où j'ai rédigé les premières lignes de l'essai, expliquer le problème européen me gonflait déjà car j'avais l'impression non pas d'imaginer un autre avenir, mais répéter presque de façon scolaire ce que j'ai appris durant ces années.

    Néanmoins, effectivement, ça vaut le coup de synthétiser l'histoire plus ancienne de l'usine à gaz. Je m'y pencherais à la fin de la rédaction de l'essai, sauf si quelqu'un me propose un texte à intercaler dans le premier chapitre, qui soit factuel, pas trop "conspi" et globalement bien tourné.

    Avis aux amateurs.
    ;)

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  3. Pour toute proposition de l'histoire plus ancienne, elle viendrait entre le 4ème et le 5ème paragraphe soit après la phrase suivante :

    "l'Union Européenne devenait une entité rentrant dans notre inconscient collectif comme ayant une certaine normalité, ou autrement dit, une raison d'être."

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  4. Tu fais un travail considérable, en fait tu es en train de réaliser ce que FA devrait faire, chose qu'il promet mais qu'il ne réalise pas et ce depuis 5 ans.
    Par ailleurs j'ai commenté ton article parce que je pensais qu'il rentrait dans un cadre de coopération d'individus pouvant t'aider, mais il semble que ton appel ait peu d'échos, c'est regrettable.
    Je pense que tu pourrais gagner en lisibilité en fournissant des liens qui font référence aux personnes ou aux faits que tu nommes sans trop rentrer dans le détail. Par exemple pour Lacroix-Riz donner le titre du livre "Le choix de la défaite : Les élites françaises dans les années 1930" suffit amplement pour justifier le propos. Aux lecteurs de faire les recherches, tu n'es pas un historien.
    Peut-être aussi se poser la question: à qui s'adresse le livre? parce que la structure de ton livre peut varier, il me semble évident que l'on écrit pas de la même façon si le lecteur est instruit ou pas.

    Je n'ai pas encore tout lu et je vais le faire dans les jours qui viennent ou avant;).
    De mon côté j'écris aussi sur un sujet qui n'a rien a voir avec la politique mais qui peut avoir un lien, puisqu'il s'agit de savoir comment fonctionne les "croyances".

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