Poursuivons
encore avec un dernier article du Traité de Lisbonne, car il serait
long de tous les citer et les expliquer. Il s'agit de l'article 123
du T.F.U.E qui nous interdit d'emprunter à notre propre banque
centrale à taux zéro, l'argent nécessaire au financement de nos
déficits, de nos institutions et collectivités territoriales.
Tous
les pays du monde sauf ceux de l'Union Européenne disposent d'une
souveraineté pleine et entière sur leur banque centrale à ces
fins. Certains en abusent, c'est évident, mais ce qui compte, c'est
de s'épargner l'obligation d'emprunter sur les marchés à des taux
usuriers handicapants quand on peut emprunter à taux zéro. Sachez
que la France sur une dette d'environ 1800 Milliards d'euros, a 1400
Milliards d'euros de charge d'intérêts à payer du fait que nous
interdisons depuis bien avant le Traité de Maastricht, d'utiliser
notre banque centrale normalement. Cela signifie que le capital
emprunté correspond à 400 Milliards d'euros, mais que nous en
payons 1400 de trop du seul fait que nous rachetons constamment notre
dette, et que les intérêts s'empilent sur les intérêts.
Pour
mieux comprendre ce phénomène, il suffit simplement d'imaginer que
vous ayez un crédit à la consommation. Mais vos revenus sont trop
faibles pour l'honorer normalement. Comme vous n'êtes pas un État
Souverain ayant la possibilité de prononcer un défaut, mais un
simple particulier, vous n'avez que deux possibilités : Payer
quoi qu'il arrive votre dette, quitte à ne plus payer votre loyer,
vos factures et votre nourriture, et si vous pouviez fonctionner
comme la France, vous en profiteriez pour racheter votre crédit au
moindre incident de paiement, en contractant un crédit qui couvre le
montant du précédent crédit, et votre déficit. Vous empilez de la
dette sur de la dette, et les intérêts eux aussi s'empilent.
Jusqu'à ce que ces derniers deviennent le gros de votre dette et que
le capital restant dû devient négligeable dans votre
hyper-endettement.
Si
en plus, une agence de notation capitalisée indirectement par
Goldman Sachs ou Jp Morgan, vient expliquer à votre banquier que
vous risquez de faire défaut, votre banquier devenu plus méfiant
vous découragera d'emprunter en faisant croître les taux
d'intérêts. En tant que particulier, vous cesserez de toute façon
d'emprunter car on ne vous permettra pas de racheter votre dette.
Mais quand vous êtes un État et que vous représentez une
population de 65 Millions de personnes à nourrir, vous n'avez pas le
choix. Vous allez continuer de vous endetter pour pallier à un
manque de rentrées d'argent (impôts directs et indirects) du fait
que votre population est trop appauvrie pour consommer normalement
(TVA) ou pour s'acquitter de l'impôt sur le revenu. En revanche, du
fait que le Traité de Lisbonne permet les délocalisations
d'entreprises et la destruction des emplois industriels en France,
vous avez beaucoup plus de chômeurs à entretenir. Le coût social
de la misère étant très élevé, il faut emprunter pour l'honorer.
Voila pourquoi les économistes un peu sérieux n'hésitent pas à
parler d'une Pyramide de Ponzi s'agissant de l'endettement extrême
des Nations occidentales.
La
pyramide de Ponzi est une forme d'escroquerie qui a été élaborée
par l'Italien Charles Ponzi au début du siècle dernier. Il
s'agissait de proposer à ses victimes d'investir leur argent dans
son affaire, et les rémunérer ensuite avec l'argent des
investisseurs suivants. Tant que M. Ponzi trouvait des gogos pour
mettre de l'argent dans sa petite affaire, cela fonctionnait, car les
derniers investisseurs rémunéraient les premiers. Mais dès lors
qu'il n'eut plus de victimes à escroquer, ce fut la fin de la
partie. En ne pouvant plus rémunérer les premiers investisseurs, la
pyramide s'effondre. C'est exactement ce qui s'est passé lorsque le
12 décembre 2008, l'escroc Américain Bernard Madoff a été arrêté
pour avoir floué à hauteur de 50 milliards de Dollars des milliers
d'investisseurs, notamment des banques.
Hors
la comparaison avec l'endettement des États est pertinente, puisqu'à
terme, tous les spécialistes de la finance savent que des pays aussi
puissants que les États-Unis ou la France finiront par se retrouver
en défaut de paiement. Ne restera qu'un choix possible pour nos
dirigeants : Ne plus payer les services régaliens de sécurité et
de santé, au risque clair d'être destitués par un coup d’État
militaire (ou policier) afin de rétablir l'ordre face à une
situation de chaos social, soit s'astreindre à faire tourner la
planche à billets en empruntant directement à notre propre Banque
Centrale, pour régler les fonctionnaires et continuer de faire
tourner la machine, cela au prix d'une très certaine hyperinflation.
Lorsque
la France emprunte sur les marchés, ont dit qu'elle émet des
obligations. Lorsque des investisseurs achètent ces obligations, ils
achètent en vérité un pari sur le temps avant l'effondrement. Ils
savent que les données macro-économiques ne permettent pas à notre
pays de disposer de rentrées fiscales suffisantes pour honorer ses
dettes, mais tant que nous n'en sommes pas à faire le choix
impossible de régler notre dette ou sortir de l'union européenne
(nous allons voir pourquoi tout à l'heure), les investisseurs
profitent des taux d'intérêts et de la relative sécurité
temporelle quant aux remboursement de nos emprunts d’États.
Si
la Grèce est actuellement surendettée, c'est en grande partie à
cause de l'article 123 du Traité de Lisbonne qui l'empêche
d'emprunter à sa propre banque centrale, l'argent dont elle a
besoin. En ayant l'obligation d'emprunter sur les marchés, elle
s'impose des taux d'intérêts monstrueux sur sa dette. Voila
l'explication de l'austérité Grecque : Plutôt que de sortir
de l'U.E en urgence, prononcer le défaut de paiement et faire
marcher la planche à billets en Drachme restaurée, les dirigeants
corrompus d'un pays qui a inventé la Démocratie, préfèrent
saigner leur propre peuple pour payer des dettes irremboursables de
toute façon.
Afin
de bien comprendre de quoi nous parlons, il faut comprendre que nous
sommes sous l'empire de l'argent-dette. Lorsque vous manipulez un
billet de 10 €, c'est en vérité une obligation de l’État à
votre endroit que vous avez entre les mains. Dit autrement, c'est une
reconnaissance de dette de l’État d'une valeur de 10 € qui vous
sert de monnaie d'échange. Extrapolons désormais : La monnaie
fiduciaire ne représente qu'un infime pourcentage de la totalité de
la monnaie en circulation. Le gros de la monnaie existante n'est
qu'un jeu d'écriture. On l'appelle la monnaie scripturale. Pour
reprendre l'exemple de votre épargne de un million d'euro, en
sachant que votre banque ne la détient pas sous forme fiduciaire
(billets), c'est un jeu d'écriture. Autrement dit une reconnaissance
de dette de la banque à votre endroit d'un million d'euro. C'est
cela qu'on appelle la monnaie scripturale.
La
monnaie qui est crée par les banques centrales est appelée tout
bêtement « monnaie centrale ». Si par exemple, une
banque a besoin de se recapitaliser à hauteur de 10 Milliards
d'euros, l’État (soit nous) signera une reconnaissance de dettes
de 10 Milliards d'euros à la banque nécessiteuse pour créer cette
monnaie centrale. Toute création monétaire est toujours une
création de dette. Hors, une loi simple explique que plus la monnaie
est rare, plus elle a de la valeur. A l'inverse, plus l'on jette de
la monnaie dans la circulation, plus celle-ci se déprécie du fait
de son abondance. En notre nom, l’État peut donc créer une dette
de 10 Milliards d'euros. Cette dette est dans un premier temps une
avance du peuple de 10 Milliards d'euros. La banque qui reçoit cette
monnaie centrale est tenue de rembourser cet argent. Lorsque la
totalité de l'argent avancé a été remboursé par la Banque, on
dit que la monnaie a été détruite. L'avance de 10 Milliards
d'euros n'existant plus par son remboursement, la valeur de la
monnaie reste donc stable. En revanche, si la banque n'honore pas le
remboursement de cette dette à l'égard de la Banque Centrale, cette
monnaie jetée dans la circulation ne sera donc pas détruite. C'est
alors l'inflation. La masse monétaire augmente et par voie de
conséquence, la monnaie se déprécie.
Seulement,
lorsqu'une banque emprunte de la monnaie centrale, elle le fait en
général à très faible taux (entre 0,25% et 2 %) dans la plupart
des pays occidentaux. Ces très faibles taux, nous n'avons pas le
droit d'en profiter. C'est pourtant notre monnaie, notre banque
centrale, le risque pris sur cette création monétaire ne l'est que
par le peuple Souverain, mais on interdit à ce dernier, de pouvoir
emprunter directement à sa propre Banque Centrale. Nous prêtons
donc NOTRE propre monnaie à très faible taux à des banques
privées, qui nous reprêteront NOTRE argent à des taux nettement
plus élevés.
Voila
ce que l'article 123 du Traité de Lisbonne impose aux peuples :
Une
véritable escroquerie à dimension politique et européenne.
Si
les bêtises de nos politiciens ont causé il est vrai des déficits
constants sur notre budget national, il n'en demeure pas moins que
notre dette souveraine n'aurait jamais atteint 1800 milliards d'euros
si nous avions pu disposer de notre banque centrale normalement. Elle
serait aujourd'hui de quelques centaines de milliards d'euros
« seulement ».
L'article
123 est en fait une exigence typiquement germanique. Les Allemands
contrairement aux Français considèrent qu'une Banque Centrale doit
être indépendante des appareils politiques afin d'éviter que ces
derniers, sur la base de promesses électorales, utilisent de façon
inconséquente la fameuse planche à billets. Il faut comprendre que
dans les années 1930, les Allemands ont connu une hyperinflation qui
a réellement traumatisé ce peuple. Cette hyperinflation a notamment
permis la montée en puissance de Hitler (qui a d'ailleurs réussi à
la régler). Cette indépendance de la Banque Centrale permet donc
(aux dires des monétaristes qui la défendent encore), de limiter
l'inflation. Factuellement, cela n'est pas vrai puisque d'autres
facteurs que la création monétaire provoquent la montée des prix.
En premier lieu la financiarisation de l'économie (la spéculation
et la vision court-termiste des investisseurs est dé-corrélée de
l'économie réelle), mais on peut aussi ajouter la raréfaction de
l'extraction des matières premières. Ajoutons en outre que le
capitalisme pur et dur auquel nous sommes asservis, induit l'idée
que très peu de personnes font de l'argent avec l'achat et la
revente de marchandises, ce qui suppose de créer la monnaie
manquante pour supporter ce modèle, mais en outre les capitalistes
thésaurisent à l'excès. Un milliardaire n'étant rien d'autre
qu'un personnage qui séquestre de la monnaie à hauteur de plusieurs
milliards d'euros, monnaie donc qui ne circule pas et n'a aucune
raison d'être détruite.
Pour
conclure le problème que pose l'Union Européenne, c'est le glacis
géopolitique induit par cette construction étatique très
artificielle réunissant différents peuples ayant une histoire, une
culture, une langue et des intérêts économiques et géopolitiques
très différents. Ce mariage forcé provoque un auto-blocage
puisqu'il est impossible de mettre d'accord autant de conflits
d'intérêts, sans que Washington comme nous l'avons vu plus haut,
nous recommande ses propres suggestions. Et lorsqu'une décision est
prise, bien souvent elle l'est au détriment de nombreux pays dont le
notre.
Si
nous devions faire une analogie entre l'Union Européenne et une
autre institution qui a aujourd'hui disparu, nous pourrions dire que
l'U.E n'est rien d'autre qu'un U.R.S.S dont le dogme économique
n'est pas « communiste », mais ultra-libéral.
Les
deux dogmes étant de toute façon extrêmes dans leurs fondamentaux
et non pertinents par rapport aux enjeux écologiques et sociaux
actuels, il est urgent de sortir de cette institution pour récupérer
la totalité de notre boite à outil, et mener une politique
différente. Vous me pardonnerez de ne pas vouloir m'attarder sur les
objections habituelles réduisant une telle vue d'esprit à du
nationalisme, du repli sur soi ou autres foutaises de propagande
européïste, j'ai la prétention de croire que le lecteur qui a
l'ouverture d'esprit de lire mes écrits, saura dépasser ces vues
d'esprits et raisonner de façon pragmatique. Sortir de l'U.E et
démanteler l'institution n'est absolument pas une forme de
patriotisme exacerbé. Il y'avait une vie avant l'Europe, il y'en
aura une après, et des pays comme la Suisse ou la Norvège s'en
sortent très bien aujourd'hui, ne sont en guerre avec personne,
alors qu'ils ne sont justement pas dans l'Union Européenne.
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