vendredi 19 avril 2013

Réorganiser l'éducation nationale

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Savez vous quel est le classement de la France du point de vue du taux d'alphabétisation de la population ? Nous sommes au 20 ème rang, loin derrière la Géorgie ou la République de Cuba. C'est aussi le même classement si l'on considère la performance de notre système éducatif selon le programme PISA financé par l'O.C.D.E. La Finlande est en tête de podium et si évoquer la sortie de l'Union Européenne amène constamment les tenants du système à évoquer « le repli sur soi », de mon côté je m'en amuse en sachant que bien au contraire, il faut continuer d'observer les exemples dans le monde sur les politiques qui fonctionnent bien pour tenter de les adapter dans notre pays.

N'étant pas quelqu'un de très spécialisé sur les questions d'éducation, j'ai donc cherché des documents pour me faire une idée des méthodes qui paraissent les plus pertinentes. Le système japonais est performant mais mise réellement sur la compétition et du temps de travail cognitif des enfants que je trouve peu humain. Le système finlandais va à l'exacte inverse. Les enfants ne vont à l'école que le matin et disposent de leur après-midi. Ils n'intègrent d'ailleurs le système scolaire qu'à l'âge de 7 ans.

La première chose qui semble marquante dans les documentaires que j'ai visionné, ce sont les effectifs pédagogiques dès les cours préparatoires. Il n'y a pas un enseignant seul à assumer sa classe, mais deux. Le premier dispense les cours normalement tandis que le second soutient les élèves, repère les plus turbulents ou les plus déphasés par rapport au programme pédagogique. L'après-midi, les deux enseignants se consultent et divisent la classe en différents groupes selon les performances des élèves. Les notations ne servent qu'à évaluer le degré de connaissance des élèves mais ne sont pas une arme discriminatoire ou tout du moins de compétition. Les équipes pédagogiques travaillent énormément en symbiose pour améliorer leurs propres programmes. Ces derniers sont relativement libres, dans le sens où s'il y'a bien des savoirs à enseigner en fonction des classes, la pédagogie choisie et l'agencement du programme est à la liberté de l'enseignant. Comme en France, les vacances scolaires durent deux mois et demi et à une journée près, il y'a autant de congés payés en Finlande que chez nous. Le budget consacré à l'éducation proportionnellement au P.I.B est similaire au notre.

Bref, voilà un pays qui fait beaucoup mieux que nous du point de vue éducatif, sans dépenser plus et en donnant bien plus de temps de loisirs aux enfants. Il y'a donc de quoi s'inspirer.

Le premier point qui semble important à aborder, est que les chefs d'établissement s'occupent du recrutement de leurs équipes. Cela signifie qu'il faut donc allouer un budget de fonctionnement aux écoles, collèges et lycées qui tienne compte de cet objectif. En laissant la liberté à un chef d'établissement de choisir son équipe pédagogique, on ré-institue une approche humaine et non plus administrative de la question.

Le second point est la présence humaine dans les salles de classe dès les cours préparatoires. L'égalité républicaine à la Française ne se décrète pas. Si nos politiciens avaient lu Rousseau, ils sauraient que les inégalités existent de fait, et qu'à défaut de les gommer, on ne peut que chercher l'équité par le soutien pédagogique vers les enfants ayant le plus de difficultés. Et nous avons les moyens d'apporter ce soutien pédagogique. De nombreux étudiants (en IUFM notamment) peuvent soit par le biais de leurs stages, soit en tant que vacataires apporter ce soutien. Non seulement cela a le mérite de les former concrètement au métier, mais cela amène la présence humaine qu'il manque dans les classes.

Ce serait donc le très gros chantier à mettre en place. Au vu du fait qu'il existe des collèges et lycées où les enseignants ne peuvent exercer dans des conditions normales, les effectifs seront augmentés. Ce ne serait donc pas deux personnes en charge de gérer la classe, mais bien trois ou quatre s'il le faut pour contraindre les incivilités, apporter le supplément d'autorité nécessaire et évidemment de soutien pédagogique. L'objectif étant qu'en cinq ans, après une réforme complète de notre sécurité intérieure et de la politique de la ville, ce soit très naturellement que les effectifs pédagogiques puissent être progressivement réduits dans les classes à problème. J'ajoute à ce sujet qu'il me semble tout à fait raisonnable de placer de jeunes policiers (désarmés) dans les collèges et lycées à problèmes, afin de renforcer la surveillance, la prévention des violences, améliorer le rapport entre la jeunesse et les dépositaires de l'autorité publique, et obtenir une source de renseignements supplémentaires concernant des crimes et délits habituels dans les quartiers difficiles. Le recrutement de ce personnel serait là aussi soumis à l'appréciation des chefs d'établissements, car il ne s'agit pas de sélectionner des gros bras, mais au contraire des individus ayant des qualités humaines à faire valoir pour créer le lien nécessaire avec les jeunes. Durant les périodes de cours, ces policiers seront chargés d'aller vérifier au domicile des parents les raisons réelles concernant l'absentéisme non justifié de certains élèves.

Je suis aussi favorable à l'idée de faire décroître le temps d'enseignement pour les élèves, afin que ces derniers puissent s'épanouir dans des activités culturelles, artistiques ou sportives qui sont au moins aussi importantes que l'acquisition des savoirs scolaires.

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