vendredi 19 avril 2013

Replacez les fondamentaux au centre de l'éducation

Tout d'abord, il y'a évidemment les fondamentaux où nous devons absolument nous concentrer. A savoir la maîtrise de la langue Française et des mathématiques. Je n'ai pas de solutions toute faites à sortir d'une pochette surprise, mais il me semble qu'il suffit d'écouter les enseignants pour savoir ce qui pourrait être amélioré. S'il faut plus de dictées, alors il y'en aura plus. S'il faut plus de grammaire, alors les programmes devront insister là dessus. Concernant les mathématiques, ayant moi-même été un cancre sur la question, il me semble que la meilleure approche pédagogique ne peut être qu'à travers la géométrie, les jeux et les problèmes. Les mathématiques demandent une représentation spatiale très poussée, et c'est un exercice qui n'est pas à la portée de tous les enfants. Il faut donc tricher un peu avec nos cerveaux pour amener une connaissance plus difficile à appréhender par certains. Le soutien pédagogique aura là encore toute sa pertinence.

Un autre point de programme sur lequel je considère que nous devons insister très fortement, c'est l'Histoire. A ces fins, la première initiative que je considérerais comme saine, est l'abrogation de la loi Gayssot qui dans son article 9 stipule :
« Seront punis des peines prévues par le sixième alinéa de l’article 24 ceux qui auront contesté, par un des moyens énoncés à l’article 23, l’existence d’un ou plusieurs crimes contre l’humanité tels qu’ils sont définis par l’article 6 du statut du tribunal militaire international annexé à l’accord de Londres du 8 août 1945 et qui ont été commis soit par les membres d’une organisation déclarée criminelle en application de l’article 9 dudit statut, soit par une personne reconnue coupable de tels crimes par une juridiction française ou internationale. »
A priori une telle loi semble saine, mais à bien y regarder, elle a posé de nombreux problèmes, puisqu'elle interdit spécifiquement aux chercheurs de remettre en cause l'Histoire du XX ème siècle (et spécialement liée aux atrocités de la seconde guerre mondiale) sans que ces derniers soient attaqués non sur la valeur de leurs travaux, mais sur leur antisémitisme ou négationnisme supposé.

Tout d'abord, dans son essence cette loi ne règle rien au problème de l'antisémitisme ou du négationnisme, puisqu'on ne peut interdire personne de penser, y compris des points de vue extrêmement malsains. On ne peut que tenter d'éduquer une population au mieux, et éviter que des lobbies puissent jeter le discrédit sur toute une communauté (dans le cas de l'antisémitisme, les sionistes font beaucoup de tort à la communauté juive dans son ensemble, tout comme les islamistes font beaucoup de tort au musulmans).

Plus fondamentalement, l'Histoire s'écrit et se révise constamment. Et celle du Xxème siècle n'a pas fini de livrer ses secrets, tout comme la Révolution Française et les Lumières mériteraient d'être un peu plus détaillés sur leurs paradoxes. Raison pour laquelle, il convient de laisser toute liberté aux chercheurs d'exposer leurs thèses, sous conditions que leurs travaux soient soumis à la critique objective et argumentée de leurs pairs. Cela signifie que si nos livres d'histoire devaient évoluer du fait que cette recherche serait enfin libérée de ses entraves juridiques, nous pourrions faire évoluer (ou non) nos livres d'histoire de façon apaisée.

En outre, il y'a deux façons de raconter l'Histoire. Il y'a celle du reste du Monde qui permet de comprendre les civilisations, les peuples, la complexité des cultures, et il y'a celle de France qui doit donner à chaque citoyen, un sentiment de fierté d'habiter un si vieux pays. Il ne s'agit pas de politiser l'histoire en l'enjolivant, bien au contraire. Aucune Nation ne peut prétendre avoir eu ses moments de barbarie et de cruauté, mais nous ne sommes pas que l'héritage de ces tristes périodes historiques. Aussi, si j'attache peu d'importance à ce que nos gamins puissent s'imposer la mémorisation de dates et de lieux, je souhaite qu'ils écoutent avec plaisir et intérêt un professeur leur raconter l'Histoire de France. Le chauvinisme est stupide, mais une infime dose de patriotisme est salvatrice pour que perdure la cohésion nationale.

Enfin bien sûr les sciences comptent énormément. Nous devons émerveiller nos enfants en reprenant la chronologie de la matière physique et vivante. C'est donc en commençant par expliquer les étoiles et l'univers, que l'on peut expliquer le caillou, l'eau et finalement la vie. Les travaux pratiques et sorties pédagogiques seront à ce titre facilitées, en fonction des doléances des enseignants. Le principe de précaution ayant quelque peu pourri l'esprit d'initiative, il est temps que l’État couvre juridiquement les enseignants pour ce genre de sorties, facilite les démarches administratives nécessaires et abondent en fonds publics pour ne pas sanctionner les familles les plus pauvres. Chaque enfant doit pouvoir bénéficier des mêmes chances et mêmes savoirs.

Le dernier point étant l'étude des langues, sachant qu'il est acté que plus on les apprend à un jeune âge, plus les savoirs seront acquis au mieux. Si l'anglais et l'espagnol continueront très certainement d'avoir toute leur importance dans l'enseignement public, la France doit pouvoir former de nombreux citoyens à la maîtrise d'autres langues, notamment l'Allemand, l'Italien, le Mandarin, l'Arabe ou le Portugais. Car la maîtrise de ces langues permettra de créer des emplois sur tous les domaines où elles sont utiles dans nos relations internationales et notamment commerciales.

Si le B.E.P.C et le bac à lauréat ne seront pas supprimés, cette politique éducative visera à réduire drastiquement l'échec scolaire et le redoublement. En outre, l'accès à l'université sera libre de diplôme et gratuit pour tous. Le système des bourses n'existera plus du fait que le Salaire de Vie sera là pour assurer un revenu digne à tout le monde. Les diplômes universitaires seront accordés uniquement sur la base du savoir accumulé, et non sur des diplômes précédents pouvant valider des acquis. Ce qui signifie qu'un ouvrier n'ayant pas le bac pourra reprendre ses études librement et obtenir un diplôme de physique si c'est le sujet qui le passionne.

Un dernier point que je soumets plus à la question qu'à la proposition, étant l'uniforme scolaire. Les petits anglais apprennent à se différencier autrement plus dans leur personnalité que dans leurs codes vestimentaires, même s'il est de notoriété publique que nos voisins d'outre manche sont capables de nous surprendre à ce sujet. Toujours est il que l'uniforme ne contraint pas un élève quant à changer de vêtements après l'école, mais place au même rang un gamin du XVI ème arrondissement de Paris et un gamin de la Courneuve dans la salle de classe. Ils ne pourront apprendre à cultiver leurs différences, qu'à partir de leur esprit, bien plus qu'à travers les artifices de la mode. C'est en tout cas la réflexion que j'ai à ce sujet mais la question reste posée et soumise à votre jugement...

De façon globale, une réforme du « Mammouth » se ferait directement avec les professionnels. Le ministre de l'éducation nationale ferait ainsi le tour des pays les mieux classés sur leurs politiques éducatives, avec des représentants syndicaux, des parents d'élèves et quelques enseignants tirés au sort pour être totalement certain de l'objectivité de l'étude qui en découlerait. Ces derniers devront par la suite établir un rapport qui sera d'abord soumis aux enseignants pour qu'ils en discutent et votent les propositions et ajoutent les leurs. Deux ans après cet immense travail de réflexion, la réforme de l'enseignement public sera alors soumise au parlement pour être votée. On dit que l'éducation nationale est impossible à réformer. Je pense que c'est le contraire, mais qu'il est nécessaire pour cela d'écouter les enseignants et les laisser travailler à un projet de loi. On peut poser quelques jalons à partir d'expérimentations à l'international réussies, mais l'adaptation à la Française ne peut être formulée que par les professionnels du secteur. La tâche du gouvernement consistera donc à poser les grandes idées à étudier, organiser le travail de réflexion, et surtout trouver le moyen de financer correctement une réforme imaginée par les professionnels. Et pour l'ensemble des propositions formulées dans cet essai, c'est dans cet esprit qu'il me semble qu'un gouvernement devrait travailler. Définir les grands objectifs, laisser les professionnels en définir les modalités.

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