dimanche 27 octobre 2013

Réformer le fonctionnement de la Banque de France.

Si toutes les institutions que nous avons évoqué jusque là ont un rôle central dans le fonctionnement du pays, et notamment selon des principes démocratiques ou non, il en est une qui malgré ses champs de compétences essentiellement techniques n'en reste pas moins la plus importante d'entre toutes. Car peut importe le régime politique et le niveau de despotisme existant dans un pays. Si une Banque Centrale gère la création monétaire uniquement au profit du peuple, alors on peut dire que le premier pilier de la Démocratie est bien présent.

Actuellement, le rôle de la Banque de France est de créer de la monnaie centrale au profit des banques, et non pas au profit du peuple. Cela sous la tutelle de Banque Centrale Européenne, dirigée par une fripouille de Goldman Sachs et n'ayant de compte à rendre à personne.

Partons pour commencer du plus simple pour complexifier ensuite la question de la Banque de France. D'abord, étant donné qu'elle est en lien avec la question de la monnaie, et que le nom d'une devise est un symbole fort d'unité nationale, stipulons que nous devons inscrire dans notre Constitution que le franc est la monnaie de la France et qu'elle est l'un des attributs inaliénable de notre Souveraineté. Précisons en outre que désormais la Banque de France sera une banque totalement publique et ce caractère ne pourra être aliéné.

Ensuite, il nous faut répondre à deux questions en considérant que nous resterions dans le dogme de « l'argent-dette » plutôt que d'opter pour le « 100 % Monnaie ». Dans le premier cas, notre Banque Centrale doit accompagner la politique économique décidée par le gouvernement, mais ne peut être sous sa tutelle directe. Pour la bonne et simple raison que le gros problème du suffrage universel et plus encore de la reconduction possible d'un gouvernement à second mandat, c'est la dérive possible de la création monétaire dans le but de dépenser plus que nécessaire par ambition électoraliste. Dans le second cas, c'est à dire dans le cadre d'un outil monétaire basé sur le 100 % monnaie, le problème ne se pose plus du fait que la monnaie, tout du moins celle en circulation à l'intérieur du pays n'est plus une dette d’État répartie en monnaie fiduciaire et scripturale.

Ce sont des points techniques déjà abordés, mais je préfère les rappeler car nous touchons à une question cruciale que tous les citoyens devraient comprendre. Un billet de banque est un titre émis par la Banque de France. Il est en fait une reconnaissance de dette de l’État. Si vous avez dans votre poche un billet de 100 F, cela signifie que vous détenez une partie de la dette de l’État à travers ce billet. Actuellement (et cela doit aussi être changé), ce sont les « marchés » qui fixent la valeur de la monnaie par rapport à d'autres devises. Par exemple, au moment de la rédaction de cet essai, l'euro s'échange contre 1,30 $. Quand vous imprimez de la monnaie que ce soit à travers de vrais billets de banques ou en monnaie scripturale (par exemple, le chiffre correspondant au solde de votre compte est de la monnaie scripturale tant que vous n'avez pas retiré la totalité de vos avoirs en monnaie fiduciaire), la valeur de votre monnaie se déprécie. Car la dette de l’État est de plus en plus étalée à travers des titres. C'est la monétisation de l'endettement public. Cette dépréciation de la valeur de la monnaie par la fameuse planche à billet forme ce qu'on appelle l'inflation monétaire (la quantité de monnaie augmente). Et plus la quantité de monnaie augmente, plus sa valeur se déprécie, et par voie de conséquence, les prix à la consommation « augmentent ». Ce qui signifie que trop de monétisation peut s'avérer catastrophique dans certains cas. Cependant, le remboursement d'un emprunt contracté sous forme de création monétaire permet de détruire l’excédent de monnaie, et donc déflater sa quantité, soit provoquer une baisse des prix. En outre, la vitesse de la circulation de la monnaie est aussi un facteur de déflation. Plus vite la monnaie passe de main en main, moins nous avons besoin de monnaie.

Voila pourquoi dans ce cadre, il est nécessaire que la Banque de France jouisse d'une certaine indépendance pour freiner les ardeurs d'un gouvernement prêt à faire n'importe quoi pour se faire ré-élire. Mais toute la difficulté étant de ne surtout pas laisser des banquiers véreux gouverner la Banque de France. Hors dans les milieux financiers, on est facilement corruptible du fait que derrière le système bancaire international, il existe une véritable mafia financière qui se charge d'utiliser la monnaie pour mieux asservir les peuples, et maintenir une forme de pouvoir sur les Etats-Nations.

Le compromis serait donc de laisser le Premier Ministre nommer un Gouverneur de la Banque de France, mais que celui-ci soit assisté d'un collège de citoyens ayant quelques compétences en mathématiques, en économie ou dans la finance mais qui seraient tirés au sort à leur tour pour contrôler au nom du peuple le bilan de notre Banque Centrale. En clair, il ne s'agit pas de contraindre le gouvernement dans son programme économique s'il a besoin de battre monnaie massivement, mais que celui-ci donne ses exacts besoins correspondant au temps de son mandat pour atteindre ses objectifs. Le collège d'administration de la Banque de France évalue donc la demande du gouvernement et si les besoins monétaires devaient être un facteur de risques, une négociation doit avoir lieu non pas sur une restriction de la création monétaire, mais sur les délais accordés au gouvernement pour qu'il puisse engager la partie de son programme ayant le plus de garantie de retour sur investissement en un temps court, pour permettre une destruction de la monnaie créée pour l'occasion, et donc autoriser une nouvelle planche à billets pour des investissements dont les résultats attendus seraient un peu plus longs.

En clair, c'est une Banque Centrale rendant compte au peuple de sa politique monétaire, travaillant main dans la main avec le gouvernement, mais négociant avec lui les modalités de l'application de son programme économique si la création monétaire nécessaire devait s'avérer être trop risquée sur l'inflation attendue. En aucun cas, la Banque de France qui aura la charge de prêter à l’État, aux collectivités territoriales, aux entreprises et institutions publiques et même aux acteurs privés, ne pourra consentir des prêts dont l'intérêt irait au-delà du taux d'inflation. Dans la plupart des cas, les prêts consentis par la Banque de France le seront à taux nul. L'application d'un éventuel taux d'intérêt n'aura que pour seule et unique ambition de freiner l'inflation, et en aucun cas les institutions publiques de la mairie en passant par le gouvernement et les entreprises publiques ne pourront emprunter à un taux usurier.

Les obligations émises par l’État devront être vendues prioritairement au peuple directement et seront soumises à un intérêt de 1% au-dessus de l'inflation. Cela afin que l'épargne populaire soit placée dans l'endettement public, plutôt que laisser des marchés privés s'en emparer. La dette publique n'est pas un problème, si elle rémunère l'épargne des Français et qu'elle permet des investissements d'avenir. Elle devient un problème uniquement quand elle rémunère des gens qui considèrent la monnaie comme une marchandise et non plus comme un outil d'échange de biens et services. Enfin, les dépenses d'investissement seront pas défaut des francs polytechniques pour faire référence à une idée défendue par M. Jacques Cheminade. Cela signifie que la création monétaire liée à la construction d'une Centrale à Thorium ou un paquebot par exemple, permet de garantir la valeur de la monnaie créée par un actif solide et dont la nécessité est réelle.

Chaque année, la Banque de France devra rendre compte au parlement de la politique monétaire suivie durant l'année en cours, et ses effets attendus ou déjà actés.

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