Si
toutes les institutions que nous avons évoqué jusque là ont un
rôle central dans le fonctionnement du pays, et notamment selon des
principes démocratiques ou non, il en est une qui malgré ses champs
de compétences essentiellement techniques n'en reste pas moins la
plus importante d'entre toutes. Car peut importe le régime politique
et le niveau de despotisme existant dans un pays. Si une Banque
Centrale gère la création monétaire uniquement au profit du
peuple, alors on peut dire que le premier pilier de la Démocratie
est bien présent.
Actuellement,
le rôle de la Banque de France est de créer de la monnaie centrale
au profit des banques, et non pas au profit du peuple. Cela sous la
tutelle de Banque Centrale Européenne, dirigée par une fripouille
de Goldman Sachs et n'ayant de compte à rendre à personne.
Partons
pour commencer du plus simple pour complexifier ensuite la question
de la Banque de France. D'abord, étant donné qu'elle est en lien
avec la question de la monnaie, et que le nom d'une devise est un
symbole fort d'unité nationale, stipulons que nous devons inscrire
dans notre Constitution que le franc est la monnaie de la France et
qu'elle est l'un des attributs inaliénable de notre Souveraineté.
Précisons en outre que désormais la Banque de France sera une
banque totalement publique et ce caractère ne pourra être aliéné.
Ensuite,
il nous faut répondre à deux questions en considérant que nous
resterions dans le dogme de « l'argent-dette » plutôt
que d'opter pour le « 100 % Monnaie ». Dans le premier
cas, notre Banque Centrale doit accompagner la politique économique
décidée par le gouvernement, mais ne peut être sous sa tutelle
directe. Pour la bonne et simple raison que le gros problème du
suffrage universel et plus encore de la reconduction possible d'un
gouvernement à second mandat, c'est la dérive possible de la
création monétaire dans le but de dépenser plus que nécessaire
par ambition électoraliste. Dans le second cas, c'est à dire dans
le cadre d'un outil monétaire basé sur le 100 % monnaie, le
problème ne se pose plus du fait que la monnaie, tout du moins celle
en circulation à l'intérieur du pays n'est plus une dette d’État
répartie en monnaie fiduciaire et scripturale.
Ce
sont des points techniques déjà abordés, mais je préfère les
rappeler car nous touchons à une question cruciale que tous les
citoyens devraient comprendre. Un billet de banque est un titre émis
par la Banque de France. Il est en fait une reconnaissance de dette
de l’État. Si vous avez dans votre poche un billet de 100 F, cela
signifie que vous détenez une partie de la dette de l’État à
travers ce billet. Actuellement (et cela doit aussi être changé),
ce sont les « marchés » qui fixent la valeur de la
monnaie par rapport à d'autres devises. Par exemple, au moment de la
rédaction de cet essai, l'euro s'échange contre 1,30 $. Quand vous
imprimez de la monnaie que ce soit à travers de vrais billets de
banques ou en monnaie scripturale (par exemple, le chiffre
correspondant au solde de votre compte est de la monnaie scripturale
tant que vous n'avez pas retiré la totalité de vos avoirs en
monnaie fiduciaire), la valeur de votre monnaie se déprécie. Car la
dette de l’État est de plus en plus étalée à travers des
titres. C'est la monétisation de l'endettement public. Cette
dépréciation de la valeur de la monnaie par la fameuse planche à
billet forme ce qu'on appelle l'inflation monétaire (la quantité de
monnaie augmente). Et plus la quantité de monnaie augmente, plus sa
valeur se déprécie, et par voie de conséquence, les prix à la
consommation « augmentent ». Ce qui signifie que trop de
monétisation peut s'avérer catastrophique dans certains cas.
Cependant, le remboursement d'un emprunt contracté sous forme de
création monétaire permet de détruire l’excédent de monnaie, et
donc déflater sa quantité, soit provoquer une baisse des prix. En
outre, la vitesse de la circulation de la monnaie est aussi un
facteur de déflation. Plus vite la monnaie passe de main en main,
moins nous avons besoin de monnaie.
Voila
pourquoi dans ce cadre, il est nécessaire que la Banque de France
jouisse d'une certaine indépendance pour freiner les ardeurs d'un
gouvernement prêt à faire n'importe quoi pour se faire ré-élire.
Mais toute la difficulté étant de ne surtout pas laisser des
banquiers véreux gouverner la Banque de France. Hors dans les
milieux financiers, on est facilement corruptible du fait que
derrière le système bancaire international, il existe une véritable
mafia financière qui se charge d'utiliser la monnaie pour mieux
asservir les peuples, et maintenir une forme de pouvoir sur les
Etats-Nations.
Le
compromis serait donc de laisser le Premier Ministre nommer un
Gouverneur de la Banque de France, mais que celui-ci soit assisté
d'un collège de citoyens ayant quelques compétences en
mathématiques, en économie ou dans la finance mais qui seraient
tirés au sort à leur tour pour contrôler au nom du peuple le bilan
de notre Banque Centrale. En clair, il ne s'agit pas de contraindre
le gouvernement dans son programme économique s'il a besoin de
battre monnaie massivement, mais que celui-ci donne ses exacts
besoins correspondant au temps de son mandat pour atteindre ses
objectifs. Le collège d'administration de la Banque de France évalue
donc la demande du gouvernement et si les besoins monétaires
devaient être un facteur de risques, une négociation doit avoir
lieu non pas sur une restriction de la création monétaire, mais sur
les délais accordés au gouvernement pour qu'il puisse engager la
partie de son programme ayant le plus de garantie de retour sur
investissement en un temps court, pour permettre une destruction de
la monnaie créée pour l'occasion, et donc autoriser une nouvelle
planche à billets pour des investissements dont les résultats
attendus seraient un peu plus longs.
En
clair, c'est une Banque Centrale rendant compte au peuple de sa
politique monétaire, travaillant main dans la main avec le
gouvernement, mais négociant avec lui les modalités de
l'application de son programme économique si la création monétaire
nécessaire devait s'avérer être trop risquée sur l'inflation
attendue. En aucun cas, la Banque de France qui aura la charge de
prêter à l’État, aux collectivités territoriales, aux
entreprises et institutions publiques et même aux acteurs privés,
ne pourra consentir des prêts dont l'intérêt irait au-delà du
taux d'inflation. Dans la plupart des cas, les prêts consentis par
la Banque de France le seront à taux nul. L'application d'un
éventuel taux d'intérêt n'aura que pour seule et unique ambition
de freiner l'inflation, et en aucun cas les institutions publiques de
la mairie en passant par le gouvernement et les entreprises publiques
ne pourront emprunter à un taux usurier.
Les
obligations émises par l’État devront être vendues
prioritairement au peuple directement et seront soumises à un
intérêt de 1% au-dessus de l'inflation. Cela afin que l'épargne
populaire soit placée dans l'endettement public, plutôt que laisser
des marchés privés s'en emparer. La dette publique n'est pas un
problème, si elle rémunère l'épargne des Français et qu'elle
permet des investissements d'avenir. Elle devient un problème
uniquement quand elle rémunère des gens qui considèrent la monnaie
comme une marchandise et non plus comme un outil d'échange de biens
et services. Enfin, les dépenses d'investissement seront pas défaut
des francs polytechniques pour faire référence à une idée
défendue par M. Jacques Cheminade. Cela signifie que la création
monétaire liée à la construction d'une Centrale à Thorium ou un
paquebot par exemple, permet de garantir la valeur de la monnaie
créée par un actif solide et dont la nécessité est réelle.
Chaque année, la Banque de France devra rendre compte au parlement de la politique monétaire suivie durant l'année en cours, et ses effets attendus ou déjà actés.
Chaque année, la Banque de France devra rendre compte au parlement de la politique monétaire suivie durant l'année en cours, et ses effets attendus ou déjà actés.
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