samedi 2 novembre 2013

Et la Démocratie dans tout ça ?


Je souhaitais conclure cet essai par ce qui se révèle le sujet le plus complexe à aborder, car il ne s'agit plus d'outils techniques et fiscaux qui permettent d'amener un mieux, mais d'une question hautement philosophique qui plus encore qu'un programme politique global, ne trouve aucune vérité absolue.

Vous avez sans doute remarqué que dans ma conception de l'économie, je fais tant appel au libéralisme, au Colbertisme, au Keynesianisme, au communisme qu'au néo-Malthusianisme. Tout simplement par ce que chaque modèle a pour moi son lot d'idées saines et pertinentes, mais aussi d'expériences qui ont démontré leurs vices de forme. Si nos politiciens s'enferment dans des dogmes du fait (me semble-t-il) d'un manque flagrant d'ouverture d'esprit, c'est aussi notre Constitution actuelle qui nous empêche de les écarter du pouvoir.

Or, le premier pilier de la Démocratie dans un pays bien administré, c'est la constitution sur laquelle un peuple peut soumettre ses représentants politiques. Une constitution est un texte juridique, mais aisé à lire et à interpréter pour n'importe qui. Ce texte permet de garantir la Souveraineté d'un peuple tout entier sur ses représentants, en fixant des contraintes légales que les dits-représentants ne peuvent pas enfreindre. Et quitte à imaginer une Constitution, je tiens comme pour mes vues économiques, à faire la synthèse de ce qui dans l'histoire a démontré sa pertinence, et ce qui est à écarter absolument.

Le programme du LIS porte le nom d'une idée forte que j'ai médité un certain temps, sans sombrer pour autant dans un enfermement idéologique. Cette idée est d'abord le fruit d'une réflexion sur le débat qui opposait Socrate à son disciple Platon. Le premier était un fervent démocrate. Il érigeait la volonté du peuple en absolutisme. Mais il était aussi homme qui aimait agacer ses semblables avec des questions dérangeantes et remettait constamment en cause leurs croyances. A tel point que le peuple le condamna un jour à mort. Socrate aurait pu choisir de se défendre face à une telle sentence, mais dans sa foi absolue en la Démocratie, il préféra l'accepter. Se suicidant à la ciguë, il laissa son disciple Platon éploré. Celui-ci considérant que le peuple peut être capricieux jusqu'à condamner à mort le plus grand intellectuel de son temps, postule que pour le bien du peuple, il est nécessaire qu'une élite bien éduquée et pragmatique le gouverne. Et il est vrai que la question se pose. Il vous suffit de repenser à quelques réformes proposées dans ce livre. Que vous soyez en accord ou non avec celles-ci, actons qu'elles ne peuvent pas faire consensus. Pourtant, bien que je ne me revendique pas être un grand intellectuel, j'ai au moins la prétention de les avoir réfléchi non pour satisfaire mon ego, mais bien dans l'espoir d'offrir un mieux à la condition humaine. En cela, l'esprit politique œuvrant à réfléchir et proposer des solutions qui peuvent bouleverser nos habitudes et nos repères, s'il le fait par amour de son peuple, a peu de chances en véritable démocratie de pouvoir instituer ses réformes.

Ceci pour illustrer la complexité du problème constitutionnel à régler. Une juste démocratie donne des armes au peuple pour être en mesure de soumettre et même expulser ses élites les plus dangereuses ou corrompues. Mais si les despotes éclairés sont souvent plus doués que les démocrates pour amener du bien être social en leur pays, c'est par ce qu'ils s'affranchissent du débat parlementaire pour planifier leur économie en fonction de l'idée qu'ils ont de l'apaisement social. Car il est entendu qu'un peuple ne souffrant d'aucun mal être social, quand bien même en dictature aura tendance à se montrer sage. Ainsi Kaddhafi a par exemple acheté la paix sociale en Lybie avant que les Français et les Anglais décident de le renverser. La leçon que nous pouvons en tirer, est qu'il est nécessaire d'accorder une chance à un dirigeant visionnaire d'instituer sa politique, par une protection contre les caprices du peuple.

Aujourd'hui, ce n'est pas tant notre Constitution qui pose problème, mais le fait qu'il manquait à celle-ci quelques garde-fous. Le premier étant que toute réforme constitutionnelle, même infime doit être soumise à référendum. Cela n'est pas le cas, et nos politiciens (pratiquement tous corrompus) en ont donc profité pour la détricoter en fonction d'intérêts supérieurs, notamment dans le cadre de la construction européenne.

Ainsi, nous pourrions simplement nettoyer notre Constitution, lui donner les garde-fous manquants et en rester là. Mais il y'a une autre dimension à la Démocratie qui doit être prise en compte :

L'Histoire ancienne ayant créé l'unité politique d'un peuple et donc son identité.

1 commentaire:

  1. Amusant : sur mon site qui détaille une nouvelle Constitution qui mettrait les citoyens au-dessus des partis, il y a la même image de la Liberté conduisant le peuple : www.citoyenreferent.fr ou www.voiescitoyennes.fr (110 article à digérer !) A bientôt peut-être.

    RépondreSupprimer